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Dix-neuf femmes militaires retenues comme candidates pour les Forces spéciales

Une bonne trentaine de femmes militaires se sont portées candidates pour rejoindre l’unité la plus fermée de l’armée belge, le groupe des Forces spéciales (SFG), mais seules dix-neuf d’entre elles ont été retenues, a dénoncé vendredi un syndicat militaire, alors que la Défense assure que les procédures habituelles ont été respectées.

La Défense a lancé un appel interne afin de trouver du personnel féminin pour créer un « Deep Development Team » (DDT) constitué d’opérateurs (les membres opérationnels du SFG) et chargé de « conduire l’aspect humain des opérations spéciales ». Trente-trois candidatures ont été reçues et 19 retenues, s’accordent à dire le Syndicat libre de la Fonction publique (SLFP)-Défense et l’armée.

Mais le syndicat libéral estime que « certains refus de candidature par la Direction générale des Ressources humaines (DG-HR) s’avèrent être basés sur des critères purement administratifs, ne prenant dès lors pas en compte le potentiel des intéressées ».

« Cette initiative du Special Force Group est pourtant une opportunité exceptionnelle pour les femmes militaires de la Défense qui désireraient se (ré)orienter vers une carrière plus opérationnelle. Cette situation apparait dès lors en contradiction avec la volonté de la Défense de +féminiser+ ses rangs et d’augmenter le nombre de femmes militaires au sein des unités combattantes », a déclaré le président du SLFP-Défense, Boris Morenville.

La Défense, interrogée par Belga, a pour sa part assuré que les 33 candidatures « ont été traitées comme toute autre candidature » reçue à la suite d’un appel interne. Selon le service de presse de l’armée, les gestionnaires du personnel (la DG-HR) effectuent une « analyse complète » de chaque candidature.

Lors de l’analyse, le responsable du personnel vérifie d’abord si le candidat répond aux exigences définies par le SFG, comme un niveau spécifique de connaissance de l’anglais et de la deuxième langue nationale, un profil médical minimum, une habilitation de sécurité d’un niveau minimal, une aptitude à participer à des opérations à l’étranger et une cote minimale aux tests annuels d’aptitude physique, a précisé la Défense.

Selon elle, les responsables du personnel tiennent également compte du potentiel des candidats. L’avis du chef de corps de la personne concernée joue un rôle important car il ou elle « connaît bien le candidat et est donc en mesure de s’exprimer sur d’autres critères » que ceux fixés par le SFG.

La Défense admet que la composition de ses équipes de forces spéciales doit être plus diversifiée « pour obtenir (en opération, ndlr) des informations plus diversifiées et plus précises ainsi que pour avoir un accès plus large à tous les groupes cibles ». « Jusqu’à présent, pour des raisons culturelles ou religieuses, nos opérateurs exclusivement masculins n’ont pas accès à 65% de la population », justifie son service de presse.

L’armée assure que les membres féminins de l’équipe DDT effectueront les mêmes tâches que leurs collègues masculins: « recherche, étude, analyse, contacts avec les dirigeants locaux, établissement de réseaux humains, influence, travail de synthèse et proposition de solutions appropriées, à la fois à partir de la base d’origine en Belgique et dans les zones de déploiement opérationnel ».

Ce projet avait au départ été lancé sous l’appellation de « Female Support Team » (FEMST). Mais cette désignation a entre-temps été abandonnée car trop genrée et réductrice, selon des sources militaires.

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