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Di Rupo sur le Mercosur : « Nous sommes pour le commerce international » mais pas à n’importe quel prix

« Pour le gouvernement wallon, c’est non! Nous restons cohérents avec notre Déclaration de politique régionale (DPR) et nos objectifs économiques, sociaux et environnementaux définis dans notre stratégie de transition », a affirmé, lundi après-midi, le ministre-président wallon, Elio Di Rupo (PS) alors que le très décrié accord entre l’Union européenne et le Mercosur était débattu en commission du parlement régional.

« Notre DPR définit un ensemble de critères à respecter pour que le gouvernement donne son accord à la délégation de pouvoir pour la signature par la Belgique d’accords de commerce internationaux », dont le respect des normes fondamentales de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), la présence, dans l’accord, de clauses sociales et environnementales comportant des mécanismes de mise en oeuvre et de contrôle effectifs ou encore la compatibilité avec les objectifs climatiques des accords de Paris, a expliqué M. Di Rupo.

Or, l’exécutif régional « doute des engagements du président brésilien Bolsonaro à mettre en oeuvre l’accord de Paris sur le climat et mettre fin à la déforestation illégale, surtout au vu de la politique environnementale qu’il mène dans son pays », a-t-il poursuivi.

Par ailleurs, « la question de l’importation de viande bovine, de sucre et d’éthanol dans l’UE reste particulièrement sensible. L’importation massive de viande bovine menacerait sévèrement l’élevage wallon, qui représente près de 9.000 éleveurs », a ajouté le ministre-président wallon en pointant également les manquements aux droits syndicaux dans les pays du Mercosur.

« Dans l’état actuel des choses, le gouvernement ne donnera pas les pleins pouvoirs au gouvernement fédéral pour négocier cet accord. Nous sommes pour le commerce international, mais nous voulons que les critères environnementaux, sociaux et sanitaires, valables pour la Belgique et les pays de l’UE, s’appliquent également aux pays du Mercosur », a-t-il conclu, faisant écho aux critiques formulées par les parlementaires à l’égard du traité.

La majorité PS-Ecolo-MR a ainsi déposé une motion, ouverte à co-signature de la part de l’opposition, pour aboutir à une position commune du parlement refusant la délégation de signature au Fédéral en ce qui concerne ce texte. Et dans l’opposition, le cdH a déposé sa propre motion qu’il espère pouvoir fusionner avec la proposition de la majorité avant que le sujet ne revienne, dans les semaines à venir, en séance plénière de l’assemblée régionale.

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