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Di Rupo l’assure: la Wallonie n’a plus exporté d’armes aux Emirats depuis 2017

Contrairement à ce qu’affirme Amnesty International, la Wallonie n’exporte plus de matériel aux forces armées des Emirats Arabes Unis en raison du risque de détournement.

Mardi, l’ONG a rendu publique la nouvelle édition de l’Observatoire des armes wallonnes dans lequel elle accuse notamment la Région de continuer à exporter des armes vers les Émirats arabes unis, « un État qui détourne des armes au profit de milices au Yémen ».

« Depuis juin 2017, compte tenu de la violation par les Emirats Arabes Unis de l’embargo à l’égard de la Libye, la Wallonie n’exporte plus de matériel aux forces armées des Emirats Arabes Unis, en raison du risque de détournement », a rétorqué mercredi le cabinet du ministre-président wallon.

Pour 2018, le rapport annuel a été présenté en sous-commission ‘Armes’ du parlement wallon et est public. Les deux licences octroyées cette année-là concernaient des aciers plats laminés à chaud à destination de deux sociétés privées qui ne sont pas visées par des refus du COARM ou dans les rapports de l’ONU concernant les violations de l’embargo par les Emirats Arabes Unis, précise le cabinet.

Quant aux chiffres 2019, le rapport annuel n’a pas encore été présenté aux parlementaires. « Mais nous pouvons déjà assurer que depuis son entrée en fonction, le ministre-président n’a octroyé aucune licence définitive à destination de toutes les forces armées des Emirats Arabes Unis« , a conclu son cabinet.

Pas de quoi convaincre Amnesty qui maintient ses affirmations. « Si l’on se réfère au rapport de la Banque Nationale de Belgique, il est bien question, dans la catégorie ‘armes, munitions et leurs parties et accessoires’, d’exportations de la Wallonie vers les Émirats Arabes Unis pour un montant de 22.578.163 euros depuis le début de l’année 2018. Nous aimerions donc savoir de quoi il s’agit exactement et qui est l’utilisateur final« , a souligné Philippe Hensmans, directeur de la section belge francophone d’Amnesty International, dans un communiqué envoyé mercredi après-midi.

« Si les licences octroyées en 2018 ne concernent que des aciers plats laminés à chaud, pourquoi se retrouvent-elles dans le rapport présenté à la sous-commission ‘Armes’ du parlement wallon et pourquoi ces aciers ont-ils besoin de licences normalement nécessaires pour exporter des armes et du matériel militaire? « , s’interroge-t-il encore. « Toute cette opacité ne fait que renforcer notre détermination à obtenir plus de transparence de la part du gouvernement wallon envers les citoyen.ne.s et envers le Parlement », a conclu le responsable de l’ONG.

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