Un mois après sa disparition, Jürgen Conings a été retrouvé mort dans un bois de Dilsen-Stokkem.

Des perquisitions menées au domicile de Jürgen Conings et dans son entourage

Les enquêteurs de la police fédérale ont mené vendredi soir une perquisition au domicile du militaire d’extrême droite Jürgen Conings à Dilsen-Stokkem (Limbourg), a indiqué le parquet fédéral. D’après Het Laatste Nieuws, des échantillons d’ADN y ont été prélevés, mais le parquet se refuse pour le moment à tout commentaire. Le ministère public communiquera plus tard dans la journée.

La compagne de Jürgen Conings, Gwendy, a lancé un appel au militaire en fuite sur VTM NIEUWS vendredi soir pour qu’il se rende. Dans un message d’environ 20 secondes, elle s’adresse directement au fuyard et lui demande de ne pas faire de victimes. Elle l’invite à mettre fin à sa cavale pour elle et sa famille.

Au cinquième jour de recherche, il n’y a toujours aucune trace de cet homme, âgé de 46 ans. Les fouilles entreprises depuis mardi dans le parc national de Haute Campine se poursuivent.

Une dizaine de perquisitions menées dans son entourage

La traque de Jürgen Conings semble se déplacer de la zone autour du parc national de Haute Campine (Limbourg) vers la sphère privée du militaire en cavale. Durant la nuit de vendredi à samedi, une dizaine de perquisitions ont ainsi été menées, notamment chez des personnes ayant des sympathies avec l’extrême droite, rapporte samedi Het Laatste Nieuws. Le parquet fédéral n’était pour l’heure pas en mesure de confirmer cette information.

Une perquisition a notamment été menée au domicile de l’ancien militaire Tomas Boutens, qui avait été condamné en 2014 à cinq ans de prison pour son appartenance au groupe néo-nazi « Bloed, Bodem, Eer en Trouw », a-t-il lui-même indiqué sur Facebook.

Les autres perquisitions ont eu lieu chez des personnes soupçonnées d’avoir aidé ou d’encore aider le fuyard à se cacher ces derniers jours.

Le niveau général de la menace maintenu au niveau 2

Le niveau général de la menace en Belgique est maintenu au niveau 2. Le niveau de la menace émanant du militaire en fuite potentiellement violent, Jürgen Conings, reste quant à lui fixé au niveau le plus élevé (4), indique samedi l’Organe de coordination pour l’analyse de la menace (Ocam). Le niveau 4 ou « très grave » signifie que la menace est « sérieuse et imminente ».

« Nous suivons la situation de près. Sur base des éléments de l’enquête disponibles, des évaluations ponctuelles sont établies, des niveaux de menace sont déterminés pour d’éventuelles cibles et des mesures spécifiques sont prises par le centre de crise », souligne encore l’organe.

Les mesures de sécurité restent d’application dans les mosquées

Les mosquées font toujours l’objet d’une surveillance accrue, samedi, dans les environs du parc national de Haute Campine (Limbourg), où les opérations de recherche se poursuivent pour retrouver Jürgen Conings, connu pour ses sympathies avec l’extrême droite. Dans les communes concernées, aucune nouvelle mesure de sécurité n’a été décrétée, a constaté l’agence Belga sur place.

A ce stade, les communes situées autour du parc national de Haute Campine n’ont pris aucune mesure de sécurité supplémentaire, mais les mosquées font toujours l’objet d’une surveillance renforcée. Les bourgmestres suivent la situation de près, en contact étroit avec le gouverneur de la province et le Centre de crise.

Ces derniers jours, plusieurs mosquées avaient décidé de fermer leurs portes par précaution, tandis que d’autres faisaient l’objet d’une surveillance policière renforcée. Vendredi, jour de prière pour les musulmans, une trentaine de fidèles seulement se sont présentés à la mosquée Tevhid, la plus grande de Maasmechelen, contre de 400 à 500 – par groupes de 65 en raison des mesures de lutte contre le coronavirus – ces dernières semaines.

Outre le virologue Marc Van Ranst, Jürgen Conings aurait également visé une mosquée dans le Limbourg, selon Het Nieuwsblad et SudPresse.

« Le Vlaams Belang doit condamner le soutien affiché à Jürgen Conings »

Le président de l’Open Vld, Egbert Lachaert, a appelé le parti d’extrême droite flamande Vlaams Belang à condamner ouvertement les actes commis par le militaire en cavale, Jürgen Conings, ainsi que les manifestations de soutien affichées à son égard. Le Vlaams Belang doit envoyer un signal clair à ses militants, a-t-il déclaré samedi sur Radio 1 (VRT).

« Ce n’est pas difficile de se radicaliser quand on est abonné à la chaîne de Dries Van Langenhove. Le Vlaams Belang a une responsabilité dans cette histoire », a pointé M. Lachaert. Le président libéral flamand a également condamné les messages de soutien exprimés sur les réseaux sociaux envers Jürgen Conings. « Ce type de soutien n’est pas acceptable. Et c’est aussi au Vlaams Belang et à Tom Van Grieken (son président, NDLR.) de le signaler car ce sont leurs partisans qui s’y adonnent ».

Egbert Lachaeert estime que le Vlaams Belang incite à la polarisation et à la radicalisation dans la société.

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