Vanessa Vaxelaire-Wyckmans. © DR

Derrière un vin, il y a une femme. La preuve avec Vanessa Vaxelaire-Wyckmans

Sandrine GOEYVAERTS
Sandrine GOEYVAERTS Sommelière, caviste, blogueuse et auteure de Jamais en carafe (à paraître)

Derrière une bouteille de vin, il y a une histoire et de plus en plus souvent une femme. Vigneronnes, tombées dans la cuve petite ou en amour plus tard, elles ont une multitude de profils passionnants. Qu’est-ce qui les motive ? Au fil de l’été, nous partons à la découverte de sept d’entre elles.

Le nom Vaxelaire résonne forcément aux oreilles belges : la dynastie est connue, on n’y reviendra pas. Disons que dans le cas qui nous occupe, c’est presque un conte. Dans celui-ci, les fées qui se penchent sur le berceau apportent un cadeau : en l’occurrence, un vieux château, Bioul, dans la vallée de la Meuse, propriété familiale depuis des lustres. Empoisonnée, la pomme ? Presque. Alors Vanessa Vaxelaire et son mari Andy Wyckmans ont l’idée d’en faire des raisins, du vin, en n’y connaissant rien. Ex-comédienne, Vanessa plonge la tête la première dans cette entreprise dingue : il faut créer un vignoble, le planter, s’en occuper puis essayer d’en sortir quelque chose de bon.  » On a eu beaucoup de chance dès le départ, on a été bien entourés. Et on a trouvé Mélanie Chereau, une femme sensationnelle.  » D’abord venue pour donner un coup de main, Mélanie devient vinificatrice officielle du domaine quand l’oenologue allemand qui y officiait fait faux bond, aux vendanges. Depuis dix ans, c’est donc elle qui gère les cuves et le chai, tandis qu’Andy se dévoue à la vigne et que Vanessa chapeaute la communication et, surtout, l’oenotourisme.

Derrière un vin, il y a une femme. La preuve avec Vanessa Vaxelaire-Wyckmans
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Parce qu’il faut se diversifier : ce château, c’est un gouffre financier. Si le vignoble en lui-même est parvenu à l’équilibre en une dizaine d’années, ce n’est pas encore le cas pour l’imposante bâtisse. Après le musée, Vanessa rêve de chambres d’hôtes – mais sans y habiter, elle veut pouvoir garder son intimité et son jogging devant des séries – et vient de lancer un restaurant.  » Il est ouvert le week-end, dès le vendredi soir. Ce que nous y proposons, c’est essentiellement une cuisine tournée vers nos vins.  » Batte de la Reine, par exemple, ferait merveille sur des coquillages à peine ouverts, citron et ail frais.

Vanessa affirme simplement ses ambitions :  » Nous avons désormais onze hectares, ce qui, pour un vignoble belge, n’est pas mal du tout, mais de toute façon nous ne voulons pas être le plus grand vignoble de Belgique, juste le meilleur.  » Le sourire qui transparaît derrière cette phrase ne doit pas faire oublier l’immense travail entrepris, pas toujours facilité par les conditions climatiques : cette année, les saints de glace se seront révélés particulièrement cruels : 30 à 40 % de perte due au gel, malgré la veille et les moyens de lutte.

Biberonnée au bordeaux, c’est en goûtant des vins du Nouveau Monde et puis d’ailleurs que Vanessa a eu le déclic pour changer de vie :  » C’était pour moi de toutes nouvelles sensations.  » Mais cette gourmande n’a pas forcément besoin de choses compliquées :  » Une belle pièce de viande, des frites, une béarnaise maison. Tant que tout est de grande qualité !  » Peut-être pourrait-elle en faire sa devise, qui sait ?

Batte de la Reine, coteaux de Sambre et Meuse. Château de et à Bioul.

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