© BELGA

Delruelle : « Il y a eu faute et le Centre pour l’égalité des chances l’assume »

Edouard Delruelle, directeur-adjoint du Centre pour l’égalité des chances, a réagi immédiatement, après avoir pris connaissance dimanche de l’écart de langage commis par une de ses deux formatrices à l’égard de la communauté juive. « Il y a eu faute, je le reconnais et le Centre l’assume », déclare-t-il au Vif/L’Express.

Mais il faut expliquer le contexte. Le 8 décembre se tenait à la caserne Geruzet, à Etterbeek, une formation en gestion de la diversité dispensée par le Centre pour l’égalité des chances à la police fédérale. Le but de cette formation est de travailler sur les stéréotypes lors de discussions à bâtons rompus.

Le propos, en l’occurrence, était de savoir pourquoi certaines communautés s’intégraient mieux que d’autres et pourquoi les exigences à l’égard des juifs orthodoxes d’Anvers étaient moindres qu’à l’égard des communautés marocaines et turques. « Parce qu’ils ont de l’argent et du pouvoir », a dit la collaboratrice M. Delruelle.

Et à une seconde question : « Pourquoi les juifs restent-ils entre eux ? », la même personne a répondu : « A cause, entre autres, de ce qu’ils ont vécu, la Shoah, même si la Belgique n’a rien à voir avec les camps d’extermination. » Sa collègue a immédiatement rectifié.

Après, il n’y a eu aucune récrimination. « La formation a reçu deux tiers d’appréciations positives et dans le tiers restant, il n’était pas question de ces propos, je le répète, blâmables », a encore déclaré le directeur-adjoint du Centre.

Edouard Delruelle incrimine l’interprétation malveillante qui a été faite de ces réponses sorties de leur contexte par un commissaire de police qui a participé à la formation. Celui-ci a déposé plainte pour racisme contre le Centre pour l’égalité des chances, sans en parler préalablement avec les responsables de celui-ci.

Delruelle reproche également au mensuel Joods Actueel , qui a révélé l’affaire, de mener campagne contre le Centre. « Le Centre ne va pas laisser l’affaire en l’état, assure son directeur-adjoint. Nous devons éviter que cette faute se reproduise à l’avenir. Un suivi sera également assuré afin de garantir le respect le plus strict du règlement de travail et de déontologie par l’ensemble des collaborateurs du Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme. »

Enfin, Edouard Delruelle invite les médias et les hommes politiques à venir se rendre compte de l’exercice, parfois difficile, de ces séances de formation à l’interculturalité.

Propos recueillis par Marie-Cécile Royen

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire