Erika Vlieghe, présidente du GEES © BELGA PHOTO NICOLAS MAETERLINCK

Déconfinement : « Le dépistage et le tracking sont beaucoup plus importants que les masques »

Celine Bouckaert
Celine Bouckaert Journaliste au Vif

Vendredi dernier, le Conseil national de sécurité a présenté un plan de déconfinement pour la Belgique. Un plan qui suscite toujours de nombreuses questions. Dans le quotidien De Morgen, Erika Vlieghe, présidente du GEES (Groupe d’experts en charge de l’exit strategy), revient sur les principaux points du plan de déconfinement.

La question des masques, notamment, continue à susciter de nombreuses questions. À partir du 4 mai, ceux-ci seront en effet obligatoires dans les transports en commun pour les passagers de plus de 12 ans, alors que la ministre de la Santé publique Maggie De Block (Open VLD) affirme depuis le début de la crise que le port du masque n’est pas nécessaires.

De plus, le gouvernement fédéral et les régions se sont engagés à donner un masque en tissu à chaque citoyen, mais il est d’ores et déjà clair que ce ne sera pas avant le 4 mai. Aussi, de nombreuses initiatives fleurissent-elles pour inciter les citoyens à coudre eux-mêmes leur masque.

Une couche de vernis

Erika Vlieghe estime que le port du masque n’est pas l’élément essentiel du déconfinement. « Le port du masque est la couche de vernis qui vient s’ajouter aux autres priorités : réduire le nombre de contacts et maintenir ces contacts à une distance de sécurité. Ce n’est que lorsque cette distance de sécurité n’est pas possible qu’un masque buccal offre une protection supplémentaire. De plus, vous pouvez fabriquer votre propre masque en tissu, un bandana ou un foulard vous aidera également, et de nombreuses entreprises fourniront des masques à leurs employés. Les tests et le tracking sont plus importants et nécessitent une organisation et une structure beaucoup plus importantes dans tout le pays ».

La spécialiste des maladies infectieuses aurait voulu que le tracking, la méthode qui consistera à reconstituer le parcours des citoyens déjà testés et reconnus comme étant porteurs du virus, afin de retrouver les personnes avec qui ils sont entrés en contact, soit en place pour le 4 mai, date de lancement de la première phase de déconfinement. Elle admet toutefois que ce n’est pas réaliste de recruter 2000 enquêteurs chargés d’identifier les citoyens d’ici là. « Dans notre tout premier rapport du 14 avril, nous avons identifié ce recrutement comme une priorité. Nous voulions surtout qu’on prenne une décision. Mais les différents niveaux politiques n’arrivaient pas à se mettre d’accord », déclare-t-elle au quotidien De Morgen.

Attendre de rouvrir les commerces

Pour Vlieghe, la priorité absolue est de suivre l’évolution de l’épidémie au plus près est de détecter un nombre maximum de cas, une opération pour laquelle un dépistage massif est nécessaire, mais la Belgique peine à augmenter sa capacité de tests. Elle rappelle que le GEES avait conseillé au gouvernement d’attendre le 18 mai pour rouvrir les magasins (NDLR : le CNS a décidé de les ouvrir une semaine plus tôt). « Nous ne pouvons pas nous permettre de voir les rues commerçantes noires de monde », dit-elle.

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