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Crash de Gelbressée: le pilote a effectué une acrobatie fatale

Le Vif

Le pilote de l’avion Pilatus qui s’est crashé le 19 octobre 2013 à Gelbressée (Namur) faisant onze morts a effectué une manoeuvre acrobatique pour laquelle le Pilatus n’est pas prévu, ressort-il jeudi de l’enquête dirigée par Luc Blendeman, chef enquêteur de la cellule dédiée aux enquêtes sur les accidents d’avion, au SPF Mobilité et Transport.

A un moment décisif de l’enquête, le procureur du Roi de Namur, Philippe Dulieu, la juge d’instruction Chantal Bourgeois, et les experts en aéronautique, ont fait le point devant la presse après avoir informé les familles des dix parachutistes et du pilote décédés.

« On s’oriente vers une rupture brutale de l’aile de l’avion survenue dans un contexte d’acrobatie », a révélé jeudi Luc Blendeman. « Après dix minutes de vol (ndlr: après avoir décollé de l’aérodrome de Temploux), l’avion se trouvait à 5.100 pieds (environ 1.550 mètres d’altitude), où le pilote a effectué une manoeuvre qui serait un tonneau barriqué », a expliqué Luc Blendeman. S’en est suivi une perte de contrôle de l’appareil. L’aile de l’avion n’a pas supporté cette manoeuvre associée au poids des onze passagers et s’est alors brisée. Selon l’expert, le Pilatus n’est pas prévu pour effectuer une telle manoeuvre acrobatique.

« La famille a réagi assez bien et dignement à cette annonce. Nous souhaitions leur réserver la primeur de l’information », a indiqué Philippe Dulieu.

Cette information permet à présent d’écarter toute défaillance technique de l’avion et tout problème au moteur. « Ce n’est pas non plus dû à la corrosion ou à un phénomène de fatigue. C’est juste ce vol-là qui est responsable de l’accident », a précisé l’expert. Il n’aura fallu que 22 secondes entre l’ensemble de la manoeuvre et l’impact.

Le procureur du Roi a précisé que certains parachutistes n’ont pas sauté volontairement juste avant l’accident comme cela avait pu être dit auparavant. Non seulement la force centrifuge a joué un rôle mais les parachutistes ont aussi été victimes d’un phénomène d’aspiration et leur parachute s’est ouvert.

Des riverains témoins de l’accident avaient dit avoir entendu un bruit d’explosion. Sur ce point, « l’explosion en question, c’est en fait le bruit de la rupture de l’aile », assure Luc Blendeman.

Quant au fait que les familles des victimes puissent éventuellement se retourner contre le pilote, Philippe Dulieu précise que « l’action publique est éteinte par le décès du pilote ».

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