Frank Vandenbroucke © belga

Covid: les règles pour les voyages durcies, les assouplissements improbables (analyse)

Olivier Mouton
Olivier Mouton Journaliste

Un Comité ministériel restreint a initié la réflexion ce lundi sur un resserrement des conditions pour les voyages. Le Comité de concertation tranchera et ne devrait pas encore être celui de l’ouverture. Les mutants inquiètent.

Les virus mutants inquiètent. La découverte d’un cluster dans une maison de repos dans la commune de Houthulst, où 73 résidents sur 95 ont été infectés par le mutant britannique, a mis en avant la nécessité de rester très vigilant face aux nouvelles formes de la Covid, plus contagieuses. Les cas se multiplient dans le pays et les responsables politiques songent désormais à durcir les règles, plutôt qu’à les assouplir.

16h maximum pour les déplacements à l’étranger?

C’est certainement le cas pour les déplacements à l’étranger. Le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke (SP.A), a annoncé dimanche qu’un Comité ministériel restreint examinerait ce lundi les mesures concrètes à prendre pour maintenir autant que possible les variantes étrangères du coronavirus en dehors des frontières. « Il y a encore un certain nombre de failles dans notre dispositif de protection, souligne-t-il. Nous étudions comment nous pouvons vraiment combler ces trous. » A l’issue de la réunion, un rapport a été demandé aux experts, une réunion de la Conférence interministérielle de la santé a été convoquée et une concertation aura lieu au niveau européen. Le Comité de concertation tranchera: il était programmé vendredi, mais il pourrait être anticipé.

Actuellement, les règles relatives aux tests et à la quarantaine ne s’appliquent pas aux personnes qui ont séjourné à l’étranger pendant moins de 48 heures ou qui sont restées dans notre pays pendant moins de 48 heures. Il est question de raccourcir le délai à 24 heures, voire à 16h. « C’est une proposition qui a été faite et avec laquelle nous pouvons vivre », a souligné le ministre de ka Justice, Vincent Van Quickenborne (Open VLD). C’est d’ailleurs ce que le Comité ministériel restreint précnonise.

Ce matin, sur la RTBF, le vice-Premier Ecolo Georges Gilkinet a rappellé qu’il n’y avait pas d’accord au niveau européen pour fermer les frontières et qu’il fallait permettre aux travailleurs transfrontaliers de se déplacer. Interdire les voyages? « Ça, c’est compliqué, a-t-il dit, on va certainement prendre des règles applicables à ceux qui décident d’aller à l’étranger, avec des exceptions. On doit donner un signal encore plus clair, les voyages à l’étranger sont fortement déconseillés. » En résumé: « Il n’est plus temps de se déplacer pour des raisosns de loisir. »

La question demeure de savoir comment contrôlerde façon plus large cette volonté de fermeté.

Un Comité de concertation pour rien?

Vendredi, voire plus tôt donc, un Comité de concertation est programmé pour une nouvelle évaluation des mesures. Dans la crainte d’une hausse exponentielle des contaminations dues aux nouveaux variants, le ministre fédéral de la Santé a déjà laissé entendre qu’il ne serait à nouveau pas question d’assouplissements.

Au grand dam du MR: « Pourquoi organiser une réunion vendredi dans ce cas?, demande son président, Georges-Louis Bouchez. Le Ministre de la santé doit respecter le principe de collégialité. Par ailleurs, on attend toujours les études scientifiques. L’adhésion passe par la pédagogie et le respect. » Les libéraux plaident depuis deux semaines pour un geste en faveur des métiers de contact ou, à tout le moins, une étude justifiant le maintien de leur fermeture.

François De Smet, président de DéFI, soupire: « Et c’est parti pour une nouvelle semaine de valse. La gestion de cette crise demande unité et cohérence. Les tirs croisés au sein de la majorité brouillent le message, et donc l’adhésion. »

Politiquement, il est toutefois fort probable que cette semaine soit encore placée sous le signe de la prudence et de la fermeté.

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