Denis Ducarme, ancien ministre MR, aujourd'hui député fédéral. © belga

Covid: la technologie UV, une piste sérieuse pour rouvrir l’horeca et la culture

Olivier Mouton
Olivier Mouton Journaliste

Denis Ducarme, député fédéral, interpelle le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke, au sujet d’une piste qui n’est pas assez utilisée pour lutter contre le virus, en plus de la vaccination et des tests. Or, cela pourrait changer la donne.

A l’issue d’un des derniers de Comité de concertation, reportant la réouverture de l’horeca, le député fédéral MR Denis Ducarme avait affirmé qu’il était proche de la rupture de confiance avec cette institution qui pilote la crise sanitaire. Alors qu’un nouveau Comité de concertation se penche sur les conditions de réouverture de l’horeca, ce vendredi après-midi, il insiste sur la nécessité d’une nouvelle approche pour permettre à ce secteur – à l’instar de la culture ou de l’événementiel, d’ailleurs – de reprendre dans des conditions sanitaires sûres. Tant à l’intérieur qu’à l’extérieur.

Pour cela, insiste-t-il, rien de tel que la technologie et les machines UV, négligées jusqu’ici par le gouvernement fédéral. Or, dit-il, des études scientifique prouvent que celles-ci permettent d’éliminer le virus à 100%. Denis Ducarme interpelle d’ailleurs le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke (Vooruit), et va déposer une proposition de loi pour inciter fiscalement à investir dans ce matériel, dont le coût se situe entre 1000 et 1500 euros.

« Faire tourner les secteurs »

« Les décisions prises pour l’horeca en matière de droit passerelle pour la TVA et l’ONSS ou la TVA à 6% sont bonnes, entame-t-il. Mais pour que le secteur en profite vraiment, il doit pouvoir rouvrir à part entière. Ce sont des mesures qui n’ont de sens que si l’horeca peut travailler.« 

Pour permettre une réouverture rapide de ces secteurs, Denis Ducarme insiste sur l’importance de la technologie des UV. « Des études réalisées sur les machines de la société AirStéril – mais il y en a beaucoup d’autres – par l’Agence britannique de la santé ou l’université de Leeds montrent qu’elle est efficace à 100% pour les particules en l’air et à près de 100% pour les surfaces ». En d’autres termes, en lieu fermé, cela élimine pratiquement tout risque de contagion.

« Que de temps perdu… »

Cela fait des mois que la question se trouve sur la table du gouvernement, mais les risques ont été jugés rédhibitoires dans un premier temps: ces machines utilisées chez les dentistes, notamment, le sont généralement en l’absence d’humains. « Nous avons perdu un temps considérable, souligne le député libéral. La responsabilité du Conseil supérieur de la santé est grande, car il a remis un avis défaborable, sans faire la distriction entre l’UV à jour et l’UV dans une boîte – qui pose moins de problème. Aujourd’hui, cette technologie est exploitée à l’aéroport de Francfort, à Heathrow et Gatwick, dans les bus scolaires en Italie, en Israël et même dans le centre de vaccination du Heysel. »

Les choses bougent enfin chez nous, se félicite le député, mais en avançant avec le frein à main. Un arrêté du gouvernement devrait permettre l’utilisation de cette technologie, à titre dérogatoire. « Pour ma part, j’interpelle le ministre Frank Vandenbroucke pour le sommer d’avancer et je vais déposer une proposition de loi pour défiscaliser l’achat de ce matériel. » En d’autres termes, il veut en encourager l’utilisation et prône même, pourquoi pas, un achat massif par les Communautés et Régions pour soutenir ces secteurs désespérés. « La technologie serait pour eux une bouffée d’oxygène », insiste-t-il.

Sortir de la logique binaire

Le député fédéral estime que ce serait un moyen pour « sortir de la stratégie purement binaire qui est suivie actuellement, avec l’ouverture puis la fermeture des secteurs.

« J’en fais vraiment mon cheval de bataille, clame-t-il. Cela fait des mois que j’en parle et j’ai l’impression de pisser dans un violon. Tant l’horeca que le culturel ou l’événementiel ne comprennent pas que cela n’avance pas plus rapidement. » L’ancien ministre regrette, de façon générale, que le Comité de concertation n’avance pas davantage vers une stratégie de sortie de crise intégrant ces technologies en plus des tests, des autotests et de la vaccination.

Avec une pique à la clé: « J’ai le sentiment que certains participants au Comité de concertation se considèrent un peu comme les rois du monde. Ils ne comprennent pas qu’il est désormais nécessaire d’adapter une approche plus concertée. On ne peut pas continuer sans fin à envoyer de telles décisions implacables à la tête des gens. »

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