Sophie Rohonyi, députée fédérale DéFI. © Belga

Covid: « En mars, nous espérons des excuses des ministres pour leurs manquements » (entretien)

Olivier Mouton
Olivier Mouton Journaliste

Sophie Rohonyi, députée DéFI, épingle la mauvaise gestion de la crise, démontrée par les travaux de la commission spéciale parlementaire. Les ministres du gouvernement Wilmès seront auditionnés en mars. Elle attend un geste de leur part. Entretien.

Alors que des critiques s’élèvent à nouveau sur la gestion de la crise du coronavirus par le gouvernement, notamment au niveau de la stratégie des tests et des vaccins, la commission spéciale parlementaire poursuit son évaluation de la gestion de la première vague de l’épidémie.

Sophie Rohonyi, députée DéFI et membre de la commission, a lancé plusieurs messages forts ce vendredi, alors que les représentants des maisons de repos, qui ont payé un lourd tribut, étaient entendus. « Impréparation, minimisation, absence de réponse, absence de concertation, manque de matériel… Les constats des organisations de soins et maisons de repos sont lourds de sens », souligne-t-elle en relevant leur abnégation: « Nous avons travaillé dans l’insécurité mais toujours avec fierté ».

Dans un autre message, la députée ajoute: « Les constats des experts en commission spéciale Covid convergent tous: inertie et erreurs dans le chef du gouvernement fédéral. Malgré cela, AUCUN membre du gouvernement n’a encore jugé bon de reconnaître ses responsabilités, ni d’exprimer ses regrets ou des excuses… »

Elle s’explique pour Le Vif/L’Express et souligne combien la nouvelle majorité Vivaldi semble réticente à faire toute la lumière..

https://twitter.com/SophieRohonyi/status/1355093847022456833Sophie Rohonyihttps://twitter.com/SophieRohonyi

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Vos constats sont durs à l’égard du gouvernement?

Oui, mais ce sont des constats qui n’ont cessé de revenir tout au long des auditions que nous avons menées. Après des débuts difficiles, l’été dernier, notre commission a atteint sa vitesse de croisière depuis novembre et ce que nous relevons, c’est un manque de préparation, d’anticipation, une gestion rendue difficile en raison de l’enchevêtrement des compétences et un manque de concertation des secteurs concernés. Et on ne semble pas avoir tiré les leçons de tout cela: dans la task force ‘vaccination’ qui a été mise en place, on oublie à nouveau de consulter suffisamment les premiers concernés: maisons de repos, infirmiers, médecins généralistes…

Vous évoquez des responsabilités de la part des ministres du gouvernement…

C’est indéniable et cela transparaît de nos travaux. Et jusqu’ici, en effet, aucun d’entre eux n’a jugé bon de le reconnaître pu de présenter ses excuses. Au mois de mars, nous auditionnerons les ministres du gouvernement Wilmès : la Première ministre, mais aussi Maggie De Block et Philippe De Backer (Open VLD), Koen Geens (CD&V), Philippe Goffin (MR)… J’espère que sous la pression des députés, ils trouveront l’occasion de s’excuser.

Je constate par ailleurs que les partis de la nouvelle majorité Vivaldi sont nettement moins pressés de faire de la lumière qu’ils ne l’étaient avant sa mise en place, particulièrement dans le chef d’Ecolo. Nous avons d’ailleurs demandé de pouvoir élargir les travaux de la commission à la deuxième vague de la Covid et cela a été refusé sous prétexte que cela ferait beaucoup trop d’auditions.

Vos travaux seront-ils utiles pour l’avenir?

Le travail de rédaction de nos recommandations débutera lors des vacances de Pâques. Les experts qui nous accompagnent finaliseront les leurs et nous pourront alors travailler à notre rapport final. Pour ma part, j’ai un peu peur que l’on aboutisse à es recommandations un peu molles, très consensuelles, et ce sentiment est partagé par l’ensemble de l’opposition démocratique.

Il avait été question au début de transformer la commission spéciale en commission d’enquête, si cela était nécessaire: avez-vous ressenti ce besoin?

Nous l’avions effectivement évoqué au début, mais cette nécessité ne s’est pas confirmée. Nous avons en réalité reçu énormément de documents. Le seul moment qui a été frustrant, finalement, c’est quand le représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a refusé de se présenter devant nous sous prétexte qu’une enquête est en cours: cela n’a pas redoré le blason de l’institution. Pour le reste, il était utile que nos travaux puissent être menés en toute transparence: en devenant commission d’enquête, nous aurions dû multiplier les huis-clos.

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