Coup de gueule du CHU Saint-Pierre sur le transfert de patients vers la Flandre © belga

Coup de gueule du CHU Saint-Pierre sur le transfert de patients vers la Flandre

La répartition des patients n’est pas réellement organisée entre Bruxelles et la Flandre, dénonce jeudi le directeur de l’hôpital Saint-Pierre Philippe Leroy sur le site du Soir. Il se demande où est la solidarité obligatoire entre les hôpitaux du pays.

Dans une directive fédérale mise à jour mi-octobre, le comité Hospital & Transport Surge Capacity a estimé que le plan de répartition entre hôpitaux s’imposait actuellement au vu de la recrudescence de la pandémie de coronavirus. « La mise en oeuvre du plan de répartition dans un esprit de solidarité reste très importante », stipule l’instance. « En effet, les patients covid ne sont pas hospitalisés de manière homogène sur tout le territoire. (…) les hôpitaux doivent répartir les patients autant que possible au sein de leur propre réseau ou au sein de la province ; si cela ne s’avère plus possible, la répartition devra être étendue aux niveaux supra-réseau et supra-provincial. »

« Nous sommes là face à un jeu de poker menteur », dénonce Philippe Leroy. « On entend les autorités parler de solidarité et de coordination mais, en dehors d’accords interpersonnels, cela n’existe pas sur le terrain, simplement parce que les fonctionnaires qui en sont chargés n’ont pas le pouvoir de s’imposer. »

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Concrètement, « des régions aussi proches que Bruxelles et le Brabant flamand sont à des stades diamétralement opposés: phase 0 pour le second avec 9 % d’occupation en soins intensifs et phase 1b pour l’autre avec 39 % d’occupation. Le rapport est de 1 à 4 entre ces territoires voisins, et tous les chiffres sont connus du SPF Santé publique ».

« C’est ultra communautaire comme sujet », poursuit le directeur du CHU Saint-Pierre. « Il y a au minimum une forme d’embarras de la part de fonctionnaires face à de fortes personnalités politiques dans un ministère dont les postes importants sont occupés par des néerlandophones. Je ne dis pas que c’est volontaire, mais on sent en toile de fond la volonté de remettre en question cette solidarité nationale. »

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