Convoqué pour s’expliquer, E. Kir dément avoir invité des bourgmestres d’extrême droite

Le bourgmestre de Saint-Josse-Ten-Noode Emir Kir sera convoqué devant la commission de vigilance du PS pour s’expliquer au sujet de sa rencontre avec deux maires turcs d’extrême droite.

Interrogé par Belga, M. Kir a dit être prêt à fournir des explications. Il a démenti avoir invité ces bourgmestres d’extrême droite à le rencontrer.

M. Kir sera bien convoqué, non à l’initiative de la commission elle-même, mais à la demande d’un militant, ainsi que l’a confirmé le président de la fédération bruxelloise du PS, Ahmed Laaouej.

M. Kir a reçu le 5 décembre une délégation de six maires turcs, dont deux sont issus du MHP, un parti nationaliste considéré comme étant d’extrême-droite et proche de l’organisation des Loups Gris.

Le militant du PS à l’initiative de la saisine de la commission de vigilance est le Saint-Gillois Jeremie Tojerow. « Ce n’est pas une décision facile et agréable, mais le refus de banaliser ou normaliser les idées et partis d’extrême-droite, tout comme le strict respect du cordon sanitaire, doivent demeurer des exigences absolues au sein de notre mouvement politique », a expliqué M. Tojerow sur Facebook.

Cette réception du 5 décembre n’est pas une première observe-t-il. M. Kir a déjà eu un entretien en Turquie, dans le village natal de ses parents, avec un maire du MHP en juillet 2018, et là aussi M. Kir en avait fait état sur les réseaux sociaux, parlant d’une « agréable rencontre ».

« Comme de nombreux militants, il me paraît impossible de réduire cette rencontre à un simple accident de parcours ou à une erreur de jugement », ajoute-t-il. « Monsieur Kir se considère-t-il encore fondamentalement comme un membre et un mandataire du Parti socialiste, engagé par ses valeurs, ses règles et sa logique collective? Pour beaucoup, j’en suis convaincu, son attitude laisse penser le contraire ».

De son côté, interrogé par Belga, Emir Kir a indiqué qu’il était disposé à donner les explications au sujet de cette rencontre à la commission de vigilance du parti. « Contrairement à ce qui a été dit, je n’ai pas lancé d’invitation pour accueillir ces bourgmestres. Mon cabinet a été contacté par l’association des Villes turques, politiquement neutre, nous informant que celle-ci se rendait au Comité des Régions de l’Union européenne pour une réunion de travail. Celle-ci a également souhaité me rencontrer », a précisé le bourgmestre de Saint-Josse en évoquant la rencontre du 5 décembre.

M. Kir a ajouté avoir donné suite à cette requête de rencontre de la délégation dont faisaient partie six maires de communes turques. « Mais je n’ai pris aucune initiative pour rencontrer l’un ou l’autre de ceux-ci », a-t-il souligné. Emir Kir a enfin tenu à rappeler que Saint-Josse était jumelée depuis 2014 avec la commune d’Eskisehir (ville du centre de la Turquie) dirigée par un maire de gauche, depuis une dizaine d’années.

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