Jan Jambon, vice-Premier ministre et Ministre de l'intérieur (N-VA) © BELGA/Laurie Dieffembacq

« Contrôler nous-mêmes les données des passagers si nécessaire »

D’après Jan Jambon, la Belgique doit réfléchir à mettre en place son propre système de contrôle des passagers si l’Union européenne ne prend pas de mesures.

Le ministre de l’Intérieur Jan Jambon (N-VA) a à nouveau insisté lundi sur l’importance de la collecte et du contrôle systématiques des données des passagers aériens dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Les Etats membres de l’Union européenne s’accordent sur ce point depuis longtemps mais le Parlement craint pour la protection de la vie privée et met un frein à une telle mesure. D’après Jan Jambon, notre pays doit réfléchir à la mise en place de son propre système si nécessaire.

Le ministre s’est rendu lundi à Londres pour observer quelle est l’approche des Britanniques en matière de terrorisme et la façon dont ils font de la contre-propagande. « J’ai vu que nous pouvions encore nous améliorer, surtout sur le plan technologique », a-t-il confié lors d’un débat sur le terrorisme diffusé sur VTM.

Le ministre fait notamment référence à la création d’un registre commun des passagers aériens (PNR). « Il est alors jumelé avec une liste de suspects et un certain nombre de personnes sont cueillies avant d’entrer dans le pays », explique Jan Jambon.

Le dossier est actuellement bloqué par le Parlement européen pour des considérations relatives à la protection de la vie privée. « Mais le Royaume-Uni a développé son propre système et je pense que nous devons aussi y réfléchir », estime le ministre.

Son collègue à la Justice Koen Geens (CD&V) avait déjà évoqué la semaine dernière ses espoirs de voir des avancées sur cette question du PNR. Sans s’exprimer spécifiquement sur les registres de passagers, le ministre a assuré que, selon lui, il n’était actuellement pas question de renoncer à la protection de la vie privée ou aux libertés citoyennes. « Les gens ne doivent pas craindre cela lorsque vous voyez combien il est difficile d’obtenir l’autorisation d’un juge d’instruction pour des méthodes particulières de recherche telles que les écoutes téléphoniques, à quel point cela reste sous contrôle et de quelle manière une telle demande doit être motivée », affirme Koen Geens.

Enfin, le bourgmestre d’Anvers Bart De Wever (N-VA) s’est montré demandeur d’un maintien plus long, voire permanent, de l’armée dans les rues de sa ville -étant donné les différents lieux fréquentés par des juifs que compte la métropole anversoise-, même dans le cas où le niveau de menace devait être revu à la baisse dans notre pays. « Ce n’est pas inconcevable, mais à ce moment-là, la nécessité s’en fera moins ressentir car il y aura une moins grande menace et la police peut être épargnée », a réagi le ministre de la Justice, qui a encore fait remarquer que le gouvernement devra donner son accord « à chaque fois et pour chacun des lieux » où l’armée a été déployée.

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