Conner Rousseau © Belga

Conner Rousseau, jeune candidat à la présidence de la SP.A.

Muriel Lefevre

Conner Rousseau se lance dans l’arène politique. Le jeune homme de 26 ans souhaite devenir le futur président du SP.A. C’est ce qu’il dit dans une interview dans De Standaard.

Selon le jeune homme de 26 ans de Sint-Niklaas, les gens doivent « avant tout vouloir à nouveau écouter le SP.A et croire que les socialistes sont sérieux ». Et cela exige un nouveau style, des nouveaux canaux de communications et nouvelles têtes à la direction. « Un électrochoc est nécessaire. Maintenant. Ou on peut éteindre la lumière « , dit Rousseau. Le parti a besoin d’un président qui ose faire du SP.A un mouvement du 21e siècle. Une candidature qui pourrait également être le dernier clou dans le cercueil de John Crombez, dont on ne sait toujours pas s’il se portera candidat à sa propre succession lors d’élections organisées à l’automne.

Rousseau croit que le parti a trop souvent été une poule mouillée, qui ne se prononce pas sur certaines questions de peur de perdre des votes. « Aujourd’hui, peu de gens peuvent imaginer voter pour nous. Et avec les millénals, on s’en sort très, très, très, très mal. Les gens doivent d’abord à nouveau vouloir nous écouter et croire que nous sommes sérieux. Peut-être qu’ensuite ils voteront pour nous ». Si Rousseau ne s’est pas encore prononcé sur le fond, il souhaite cependant s’appuyer sur la notion de solidarité. « Les gens ont l’impression de faire leur part, sans en obtenir suffisamment en retour. Nous devons nous rendre compte que la raison seule n’offre pas une réponse à l’émotion. Nous devons accepter ce sentiment. Pour ensuite en faire une solution. En fin de compte, les gens veulent des solutions concrètes, ils ne viennent pas de l’extrême droite. »

Lorsqu’on lui reproche sa jeunesse, il s’exclame : « Si ce n’est qu’une question d’âge, ils devraient appeler ma grand-mère. Et l’expérience ? Eh bien, nous avons eu des présidents expérimentés, même des professeurs. Regardez où cela nous a menés. Le parti est dispersé, nous n’avons pas de ligne directrice dans nos déclarations. Il faut faire les choses différemment. Si certains veulent me couvrir d’injures qu’ils y aillent: je pense qu’on doit aller au front si on croit en quelque chose. Je ne suis pas nostalgique d’une époque révolue. C’est le meilleur moment pour vivre. Pourtant, beaucoup de gens se sentent malheureux, nous sommes très sensibles au poison qui est injecté dans la société. Les socialistes doivent inverser cet esprit du temps négatif. »

La décision de s’attaquer à la présidence n’a pas été prise sur un coup de tête. Le processus d’une éventuelle candidature a pris un certain temps. « Vous ne décidez pas cela comme lorsque vous achetez un t-shirt. » Il s’est au préalable renseigné auprès des concurrents potentiels qu’il consulte depuis quelques semaines. Il n’envisage d’ailleurs pas de prendre seul les rênes du parti : « Il ne s’agit pas du poste de président, mais de la présidence. Je veux me mettre en groupe, avec des gens comme Jinnih Beels, Meryame Kitir, Mo Ridouani et autres. Ce sera un leadership partagé, également avec tous les membres et sympathisants. Le SP.A doit se débarrasser des clans. Sinon, la dernière personne encore debout risque d’éteindre la lumière. »

Pour l’instant, l’élection à la présidence semble donc être une bataille entre deux jeunes de Flandre orientale. Le seul autre candidat est en effet le Gantois Hannes De Reu (33). Si Rousseau est élu, il sera le plus jeune président de parti de l’histoire de la Belgique.

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