Christos Doulkeridis, bourgmestre d'Ixelles, et Sophie Wilmès, Première ministre. © Belga

Congo: « l’heure de la vérité » de Wilmès et l’unanimité derrière le roi, avant le vrai débat

Olivier Mouton
Olivier Mouton Journaliste

La Première ministre souligne que « l’heure de la recherche de vérité est arrivée ». Toute le classe politique belge salue la lettre du roi Philippe. Mais le plus dur est à venir : le travail de fond parlementaire et les mesures concrètes contre le racisme.

La Première Ministre Sophie Wilmès s’est exprimée ce jeudi matin, à l’occasion du soixantième anniversaire de l’indépendance du Congo. Ellesouligne les « sincères regrets » de la Belgique exprimés ce mardi matin par le roi Philippe, dans une lettre au président congolais. Sans toutefois anticiper le travail de la commission ‘vérité et réconciliation’ qui va être instaurée à la Chambre. « La Belgique devait reconnaître la souffrance du peuple congolais, c’est ce que le roi a fait, a-t-elle dit. En saluant le travail parlementaire qui va débuter: » L’heure de la recherche de la vérité est arrivée. »

L’allocution de la Première ministe a eu lieu lors d’une cérémonie organisée à Ixelles pour célébrer cet anniversaire, en présence du bourgmestre Christos Doulkeridis (Ecolo) et du ministre-président bruxellois Rudi Vervoort (PS). Une plaque commémorative sera dévoilée devant la maison communale de cette commune bruxelloise, symbolique car elle accueille une part important de la communauté congolaise belge dans le quartier de Matonge.

Politiquement, en Belgique, l’unanimité est de mise pour saluer les « regrets » exprimés par le roi Philippe. « Heureux que ce jour ait été choisi par le Roi Philippe pour exprimer des mots précieux et justes sur les souffrances endurées », a réagi François De Smet, président de DéFi.

https://twitter.com/francoisdesmet/status/1277858794740027392François De Smethttps://twitter.com/francoisdesmet

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« Il y a 60 ans, le Congo obtenait le droit dont tout peuple doit pouvoir jouir, c’est à dire le droit à l’autodétermination, souligne Georges-Louis Bouchez, président du MR. Ce n’est pas l’Histoire du Congo ou de la Belgique mais bien notre histoire commune que nous devons assumer pour une société apaisée. Celui-ci plaide à nouveau pour que l’on ajoute de messages de contextualisation auprès des monuments historiques, ainsi que pour un apprentissage obligatoire de la colonisation à l’école. « C’est de cette manière que nous contribuerons à la société de la justice et du respect », dit-il.

« Ceux qui ne tirent pas les leçons de notre passé mettent une hypothèque sur l’avenir », souligne encore Joachim Coens, président du CD&V, à nos confrères de Knack, en saluant la mise en place d’une commission parlementaire sur le sujet. Rik Torfs, ancien député CD&V et ex-recteur de la KUL, insiste toutefois pour que « toutes les excuses s’adressent au peuple congolais », pas à ses dirigeants.

https://twitter.com/torfsrik/status/1277878976963371009Rik Torfshttps://twitter.com/torfsrik

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Kalvin Soiresse Njall, député Ecolo, se félicite aussi la lettre du roi Philippe : « Aujourd’hui est un jour de dignité et de liberté pour ceux qui croient à l’autodétermination des peuples, a-t-il dit à la RTBF. Un jour de dignité pour les congolais·es et africain·e·s et pour nos citoyens anticolonialistes ». « L’aigreur de certains dirigeants n’a pas non plus aidé à faire un travail de fond, ajoute-t-il. Et avec cette lettre du palais, nous entrons dans une ère où nous ne pouvons plus faire comme si tout ça n’avait pas existé ».

Cela doit toutefois être confirmé dans les faits, ajoute l’écologistes. « Il y a une prise de conscience, mais c’est dans les faits qu’on va vérifier. Le plan interfédéral contre le racisme doit arriver et on va voir ce que vont faire la Première ministre, les ministres, nos communes et nos régions ».

Quant au grand pardon de la Belgique, il devra venir en son temps : « Je pense que le Roi a bien fait de ne pas présenter des excuses tout de suite. Il a présenté des regrets car la Roi respecte le travail que va faire la commission chargée de se pencher sur la mémoire coloniale ». Il faut d’abord le travail parlementaire pour établir les faits. C’est après l’établissement des faits qu’on pourra parler d’excuses ou de réparation. Donc selon moi, la Première Ministre doit attendre le travail qui doit être fait par les parlementaires ».

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