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Chasse à l’homme en Flandre: vaste déploiement policier et militaire au parc national de la Haute Campine

Le Vif

Plusieurs services de police ont continué d’arriver mercredi soir au parc national de la Haute Campine pour participer à la recherche du soldat fugitif et armé Jurgen Conings. Vers 21h30, un camion de l’armée transportant des soldats a pénétré dans la Mechelse Heide, après que quatre membres des unités spéciales à moto aient d’abord investi la réserve naturelle.

L’autoroute E314 est fermée à partir de Maasmechelen en direction de Lummen. La voie de droite est bloquée en raison de l’opération dans le parc national.

La circulation se fait maintenant aussi sur la N730, où la presse est massivement présente et où la police tente de se frayer un chemin avec ses véhicules. L’épicentre des opérations se situe à la porte d’entrée De Salamander du parc, qui a été fermé mercredi après-midi dans le cadre de la recherche du militaire armé Jurgen Conings, originaire de Dilsen-Stokkem. Une décision de fermer prise dans l’après-midi de mercredi.

Depuis mardi, les services de police mènent une chasse à l’homme pour retrouver le soldat de 46 ans, qui se cacherait dans les réserves naturelles et les forêts du Limbourg avec un gilet pare-balles et des armes à feu.

Mercredi soir, les unités spéciales sont entrées en action sur le Weg naar Heiwyck, où un ruban bloque l’entrée de la Mechelse Heide.

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Peu après, les policiers sont repartis.

Six détonations ont été entendues vers 18h35, sans que l’on sache s’il s’agissait de coups de feu.

Les médias sont tenus à l’écart du parking de De Salamander, pour leur propre sécurité. Deux enquêteurs de la police du Maasland ont également récupéré un vêtement et deux essuies trouvés sur un sentier près de l’Europalaan (N771), au bord du Dilserbos, à quelques kilomètres de l’endroit où le véhicule de Jurgen Conings a été retrouvé mardi soir. On ne sait pas encore si ces éléments appartiennent à ce dernier.

Découverte de lance-roquettes

En fin d’après-midi, quatre lance-roquettes anti-char ont été retrouvées dans un véhicule de type SUV utilisé par l’individu recherché et dont les motivations sont « potentiellement agressives à l’encontre d’institutions ou de personnalités », a indiqué mercredi le parquet fédéral dans un communiqué.

Une phase fédérale a été activée.L’homme de 46 ans est animé de motivations « potentiellement agressives à l’encontre d’institutions ou de personnalités », a précisé le parquet. Bien que « les cibles ne sont pas clairement définies » et que « différentes pistes sont envisagées », le virologue Marc Van Ranst, potentiellement visé, a été placé en sécurité.

Mardi matin, il est apparu que le militaire de carrière était en possession d’armes. « L’ensemble de ces éléments, auxquels s’ajoutent certaines caractéristiques de sa personnalité et sa maîtrise des armes à feu, ont poussé les autorités à prendre les faits au sérieux. » Le dossier a été fédéralisé.

L’Ocam a établi le niveau de la menace émanant de cette personne à 4. Le niveau général de menace pour le pays restant quant à lui bien à 2.

Afin de permettre une coordination renforcée des actions des autorités, une phase fédérale a été activée. Le parquet fédéral et le Centre de crise national codirigent les opérations. Jusqu’à présent, cette personne, qui est probablement encore en possession d’un armement plus léger que celui découvert dans son véhicule, « n’a pas commis de faits irréparables », insiste le parquet.

Retour sur les faits

Les services d’ordre ont été occupés jusque 4h30 du matin mercredi à tenter de dégager du domaine de Heuvelsven à Dilsen-Stokkem (province du Limbourg) la voiture d’un homme lourdement armé suspecté de vouloir s’en prendre au virologue Marc Van Ranst.

Le véhicule de cet ancien militaire de 46 ans a été retrouvé mardi soir dans ce domaine. Des agents de police des unités spéciales ainsi que les services d’enlèvement et de destruction d’engins explosifs (SEDEE) ont fouillé la voiture et établi une zone de sécurité aux alentours. Vers 3h00 du matin mercredi, une dépanneuse est arrivée pour emmener le véhicule hors des bosquets. Deux heures plus tard, le personnel des laboratoires et des services déminage encore présent a quitté les lieux, suivi par la dépanneuse et la voiture incriminée. Une fois le véhicule emmené, la zone de sécurité a été levée.

Van Ranst « pas impressionné »

Les services de sécurité craignaient que l’homme, qui milite depuis ces derniers mois sur les médias sociaux contre les mesures du gouvernement, soit sur le point de commettre un attentat. Pour le retrouver, la zone de police de Kempenland a mené une importante chasse à l’homme. Il se serait déplacé en direction de Beringen, vers Hasselt et ainsi de suite vers le nord-est. Sa voiture, sans plaque d’immatriculation, a été trouvée dans les bois de Dilser.

Parce que l’homme s’en est pris aux virologues sur les médias sociaux, mais en premier lieu au professeur Marc Van Ranst, ce dernier a été relogé, par précaution, avec sa famille. Le virologue Marc Van Ranst et sa famille ont été transférés dans un lieu sûr, avait confirmé l’intéressé plus tôt dans la soirée à l’agence Belga. « Qu’une chose soit claire : de telles menaces ne m’impressionnent pas », a tweeté le virologue. « Être contre les mesures covid et les vaccins covid coïncide trop souvent avec la glorification de la violence et du racisme brut. Je ne suis pas surpris que les menaces proviennent presque exclusivement de là. » Dans le même tweet, il a fait référence à un twittos anonyme qui, en réaction à la nouvelle, lui a souhaité la mort.

https://twitter.com/vanranstmarc/status/1394808054324113408Marc Van Ransthttps://twitter.com/vanranstmarc

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Un soldat d’une quarantaine d’années

Le soldat Jurgen C., 46 ans, en tant qu’instructeur, préparait les soldats pour les missions à l’étranger, mais il avait également accès aux stocks d’armes et de munitions. C’est pourquoi il aurait plusieurs armes à feu sur lui, selon De Standaard. Il s’agirait notamment d’un lance-roquettes, d’une mitraillette P90 de la FN (une arme semi-automatique légère qui peut percer les gilets pare-balles). Ces armes et munitions auraient en effet été volées dans une caserne selon De Morgen.

Jurgen Conings, le militaire suspecté et recherché par la police, le 19 mai 2021
Jurgen Conings, le militaire suspecté et recherché par la police, le 19 mai 2021© Belga Images

Le service de renseignement militaire surveillait déjà J.C. en raison de ses sympathies pour l’extrême droite. Le ministère de la Défense, l’employeur de l’homme, n’a pas voulu faire de commentaire et a renvoyé vers le parquet fédéral. Dans une lettre d’adieu qui a été retrouvée, il s’exprime également en termes menaçants.

« Il y a des indications qu’il est violent et, au cours des dernières 24 heures, des preuves sont apparues que l’homme représente une menace aiguë« , a ajouté le ministre, qui n’a pas pu donner plus de détails. Selon Het Laatste Nieuws, l’homme aurait aussi menacé de s’en prendre « au système » et à l’armée.

Le procureur confirmait en soirée que la police était à la recherche d’un homme, âgé d’une quarantaine d’années, qui présente un risque pour les armes à feu et qui menace d’une action violente. Selon le porte-parole du parquet fédéral, Eric Van Duyse, « On craint qu’il ait l’intention de commettre un acte de violence, contre lui-même ou contre d’autres personnes, mais les cibles exactes possibles ne sont pas encore claires. »

La Défense enquête

Le Centre de crise s’est réuni aujourd’hui et prend l’affaire très au sérieux précise encore le quotidien flamand. Le soldat en question est sur la liste de l’Ocam,l’organisme chargé de l’analyse de la menace terroriste, depuis des mois parce qu’il a menacé de mort des virologues. Depuis hier, il est marqué « niveau 4 », ce qui signifie que les services de sécurité partent du principe qu’il existe des indices sérieux et concrets que l’homme a l’intention de commettre un attentat. Il a des sympathies d’extrême droite.

Le commandement de l’armée va mener une enquête et prendra ensuite les mesures qui s’imposent, a déclaré à Belga le président de la Centrale générale du personnel militaire (CGPM), Yves Huwart. « Des enquêtes comme celles-ci sont courantes », poursuit-il. « Nous sommes régulièrement confrontés à des soldats mêlés à de telles enquêtes. Lorsque des armes ou des munitions sont déplacées ou emportées de manière inappropriée, des mesures sont prises », a ajouté M. Huwart. « Si tout ce que l’on dit sur cet homme est vrai, alors son avenir à la Défense semble très compromis », a-t-il conclu.

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