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Charles Michel: « Une modification des accords de Schengen est possible »

Le gouvernement belge a décidé samedi de renforcer les mesures de sécurité dans les trains et les gares du pays. « Une modification des accords de Schengen est possible » a précisé Charles Michel sur une radio flamande. Et les voyageurs doivent compter sur des « contrôles aléatoires des bagages ».

Cette décision a été prise lors d’une réunion du Conseil national de sécurité qui s’est tenue samedi à l’initiative du Premier ministre Charles Michel, ont indiqué ses services dans un communiqué. Plusieurs mesures ont été décidées et devaient être appliquées « dès ce week-end », notamment une « intensification des patrouilles mixtes franco-belges dans les Thalys au quotidien », ainsi qu’un « renforcement des patrouilles et des contrôles dans les gares internationales en collaboration avec les zones de police locale ». Le contrôle des bagages sera également renforcé. La réunion a aussi été l’occasion de rappeler aux services de police la nécessité de faire preuve d’une « vigilance accrue envers les comportements suspects pour tous les grands événements et les grands rassemblements de personnes ».

‘Nous devons étudier toutes les options, mais si cela s’avère nécessaire, une modification des accords de Schengen est possible » a encore précisé Charles Michel à la radio flamande Radio 1.

Y participaient plusieurs ministres ainsi que des représentants du parquet fédéral, de la Sûreté de l’Etat et de l’Organe de coordination pour l’analyse de la menace (Ocam). Le cabinet de M. Michel rappelle que ce dernier s’est entretenu vendredi avec le président français François Hollande et qu’ils ont « convenu de poursuivre le renforcement de la coopération entre les services français et belges », qui ont « des contacts permanents ».

Par ailleurs, si l’identité du suspect est avérée, il avait été « signalé à la Belgique » par les autorités espagnoles « pour ses sympathies concernant les milieux et les idées islamistes extrémistes ». Selon le ministre français de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, le suspect aurait séjourné en Belgique en 2015. Le parquet fédéral belge a ouvert une enquête samedi « sur la base de la loi antiterrorisme ».

Deux enquêteurs belges de la police judiciaire fédérale se sont immédiatement rendus en France, indique-ton encore.

Les voyageurs doivent compter sur des « contrôles aléatoires des bagages »

Des « contrôles aléatoires des bagages » vont être effectués dans les trains internationaux, après l’agression armée survenue vendredi soir à bord d’un Thalys. La ministre de la Mobilité Jacqueline Galant demande aux voyageurs « de tenir compte de cette mesure et de se présenter à temps sur les quais ».

Plus de patrouilles

Des patrouilles de police ainsi que des équipes Sécurail renforcées se chargent depuis vendredi soir de la sécurité sur les quais du Thalys à la gare de Bruxelles-Midi, indique samedi Nathalie Pierard, porte-parole de la SCNB. Cette mesure a été mise en place en urgence à la suite de l’attaque de vendredi après-midi à bord d’un Thalys Amsterdam-Paris, dont l’auteur présumé a embarqué à Bruxelles-Midi.

Les images des caméras de vidéosurveillance de la gare de Bruxelles-Midi ont par ailleurs été transmises aux enquêteurs français dès vendredi soir, indique Nathalie Pierard. La porte-parole évoque également des « escortes policières » à bord de chaque Thalys depuis les événements. Selon elle, il s’agissait d’abord uniquement de patrouilles françaises mais une participation belge et néerlandaise devait être discutée.

Le Conseil de sécurité national qui se réunissait samedi midi a justement décidé au même moment d’augmenter le nombre de brigades policières mixtes à bord des trains Thalys, a indiqué le ministre de la Justice Koen Geens en début d’après-midi.

Par ailleurs, la Régionale CGSP Cheminots de Bruxelles dénonce dans communiqué samedi le manque de sécurité dans les gares de Bruxelles-Central et Bruxelles-Nord, où le personnel se sent « en insécurité ». « La tension est montée d’un cran avec la menace terroriste en Belgique et particulièrement avec l’attaque dans le Thalys. Il est inadmissible, que par mesures d’économies, la sécurité des voyageurs et des travailleurs soit remise en question. À Bruxelles-Central, deuxième gare en importance, en cas de problème, un mouvement de foule non canalisé par les services de sécurité pourrait provoquer une catastrophe », dénonce Philippe Dubois, secrétaire permanent.

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