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Charles Michel : « Nous ne sommes pas devenus des incompétents »

Le Vif

Un sommet franco-belge a lieu aujourd’hui. Charles Michel était, à cette occasion, interviewé sur Europe 1. L’occasion pour le Premier ministre de faire le point sur plusieurs sujets, notamment les attentats de Paris et la menace en Belgique.

« Il y a des menaces de plus en plus graves, sérieuses, contre des pays européens », a affirmé Charles Michel ce lundi sur Europe 1. Les attentats de Paris ont-ils été préparés depuis la Belgique ? Selon le Premier ministre, « il y a des préparations qui ont lieu en Belgique mais en France également ». D’où l’intérêt d’une coopération renforcée entre la France et la Belgique, sur laquelle un sommet est organisé aujourd’hui. Avec le Premier ministre français Manuel Valls, « on doit regarder comment il est possible de renforcer les mailles du filet pour la prévention. Pour détecter celles et ceux qui peuvent être des menaces pour la sécurité en Europe et particulièrement en France et en Belgique. »

Niveau de la menace

Par rapport au niveau de la menace terroriste en Belgique, et en particulier dans la capitale, il se veut rassurant : « A Bruxelles, la menace a baissé selon nos experts, qui évaluent de manière indépendante du gouvernement le niveau de la menace. On est repassé à un niveau 3, qui reste un niveau en dehors de l’ordinaire. Cela suppose des mesures de précaution particulières que nous prenons, mais on n’est plus dans la même situation que celle connue il y a quelques semaines ».

Attentats déjoués ?

Des attentats ont-ils été récemment déjoués en Belgique ? « Pas l’ombre d’un doute que la manière dont nos services de sécurité travaillent a permis de combattre celles et ceux qui ont de mauvaises intentions », explique Charles Michel. « Très probablement, nous avons réussi à démanteler des réseaux de type logistique ».

« De la même manière que partout en Europe, il y a des menaces qui planent, au départ de l’Etat islamique. On ne peut pas exclure qu’il y ait encore Europe, mais en France également, en Belgique et dans d’autres pays européens, des personnes qui ont des mauvaises intentions » explique-t-il avant de réaffirmer  » l’ambition et la détermination, avec une forte coopération intraeuropéenne et spécialement bilatérale entre la France et la Belgique, doivent être de tenter d’empêcher les passages à l’acte ».

Laxisme belge ?

Par rapport à la mère d’une victime du Bataclan qui a décidé de porter plainte contre la Belgique pour « inaction » à l’occasion des attentats de Paris, C. Michel répond : « Je comprends la douleur atroce des familles qui ont perdu des proches dans ces attentats tragiques » mais il réitère une « très grande détermination de l’ensemble des services belges de faire le mieux possible ».

Le Premier ministre en profite pour revenir sur Verviers, il y a un an, où « le pire » avait déjà été déjoué : « Il y a un an, les services de sécurité belge étaient cités en exemple parce qu’ils avaient déjoué un attentat à Verviers. Nous ne sommes pas devenus en quelques mois des incompétents. Nous savons que le risque zéro en Europe n’existe pas. Il faut agir avec lucidité. Tout n’est pas parfait, il faut voir comment améliorer les services de sécurité. »

Molenbeek

Quant à l’image de Molenbeek vue comme un « repère pour islamistes radicaux », le Premier ministre regrette  » les caricatures qui ont été exprimées contre la Belgique. Il y a partout en Europe des difficultés. Il faut redoubler d’efforts pour faire à la fois de la prévention, d’empêcher celles et ceux prônent des discours de haine, des discours radicaux,… » et précisant qu’on se trouve face à une menace « qui se professionnalise ».

(OL)

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