Charles Michel et Jan Jambon © Belga

Charles Michel « comprend » l’action militaire occidentale en Syrie

Le Premier ministre Charles Michel « comprend » l’action militaire conjointe des Etats-Unis, de la France et de la Grande-Bretagne en Syrie, en réaction à l’usage présumé d’armes chimiques par le régime syrien samedi dernier sur Douma, indique-t-il samedi sur Twitter. « Il faut désormais se concentrer sur les négociations politiques afin d’éviter toute escalade », ajoute-t-il.

Le Premier ministre rappelle par ailleurs que la Belgique « condamne fermement » l’usage d’armes chimiques. Dans un communiqué de presse, le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders souligne pour sa part que ces attaques chimiques sur des civils constituent « une violation flagrante du droit international ». Il « comprend » donc l’action militaire des partenaires américains, français et britanniques, « qui ont ciblé des sites de fabrication qu’ils ont identifiés ».

La Belgique déplore les blocages persistants au Conseil de Sécurité des Nations Unies et appelle à une relance du processus de Genève, sous l’égide de l’ONU, pour trouver une issue politique au conflit. Les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne évoqueront d’ailleurs ce dossier lors du conseil programmé ce lundi.

Le CD&V et l’Open Vld soutiennent le Premier ministre

L’Open Vld et le CD&V ont indiqué samedi soutenir la réaction du Premier ministre concernant les frappes occidentales en Syrie. Charles Michel a expliqué « comprendre » l’action militaire tout en prônant des négociations politiques afin d’éviter toute escalade. Selon Groen, ces frappes ne rapprochent cependant pas la Syrie d’une solution pacifique.

« Nous soutenons et comprenons l’action commune en Syrie », a écrit la présidente des libéraux flamands Gwendolyn Rutten. « L’usage d’armes chimiques est une ‘ligne rouge’ et le restera. Le Premier ministre Charles Michel peut compter sur l’Open VLD. » Le CD&V soutient également la position du chef du gouvernement. Selon Groen, l’action militaire des Etats-Unis, de la France et du Royaume-Uni contribue toutefois à une nouvelle escalade. Le parti plaide donc pour de véritables pourparlers diplomatiques. « C’est la priorité », écrivent les députés Meyrem Almaci et Wouter De Vriendt dans un communiqué.

Le PTB s’insurge contre les frappes en Syrie, pour le cdH, elles étaient « indispensables »

Pour le PTB, l’attaque menée samedi par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France en Syrie « constitue non seulement un grave danger d’escalade internationale mais aussi une violation flagrante et inacceptable du droit international », réagit-il dans un communiqué. Georges Dallemagne (cdH) est lui d’un tout autre avis: l’utilisation supposée d’armes chimiques par la Syrie rendait la réaction « des alliés de l’Otan indispensable ».

Le PTB « condamne (les frappes occidentales en Syrie) et demande au gouvernement belge de se distancier », écrit-il dans un communiqué. Les autorités belges ont dit « comprendre » ces actions, évitant ainsi d’utiliser le mot « soutenir ».

Pour Georges Dallemagne (cdH), « les crimes de guerre commis par le régime de Bachar al-Assad, avec la complicité de la Russie qui se moquait depuis longtemps des remontrances adressées, rendaient indispensable la réaction des alliés de l’Otan », a-t-il déclaré à Belga.

« Toutes les lignes rouges avaient été dépassées et malheureusement, toutes les possibilités diplomatiques avaient échoué », a déploré le député fédéral, citant les « nombreux blocages de la Syrie au Conseil de sécurité de l’Onu ».

Pour le PTB, « l’attitude (du président américain) Trump et de ses alliés français et britannique » est au contraire « totalement irresponsable ». « Elle met hors-jeu le droit international au prix d’un potentiel affrontement avec la Russie, qui met face à face rien de moins que quatre puissances nucléaires. »

Pour M. Dallemagne, l’utilisation d’armes chimiques étant interdite par le droit international, « il fallait intervenir ». Le député humaniste ajoute qu’il était nécessaire « de démontrer qu’on a encore une capacité à jouer un rôle dans la sécurité des populations civiles et dans la sécurité internationale ». « Les frappes n’aideront en rien les Syriens », rétorque le PTB. « De l’Afghanistan à la Libye, les interventions militaires occidentales n’ont engendré que plus de chaos encore, plus de souffrance, plus de victimes civiles. »

Tant le PTB que le cdH s’accordent toutefois à dire que l’unique solution à la guerre qui ravage la Syrie depuis 2011 ne peut être que politique.

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