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Catastrophe ferroviaire de Buizingen: le procès doit se tenir en français

Le tribunal d’arrondissement de Bruxelles a approuvé le changement de langue demandé par la défense du conducteur de train poursuivi dans le procès de la catastrophe ferroviaire de Buizingen en 2010, indique le parquet de Hal-Vilvorde, confirmant une information de la VRT. Le procès devra donc se tenir en français. Le parquet, qui s’était opposé au changement de langue, peut encore se pourvoir en cassation contre cette décision.

La catastrophe, qui s’est produite à Buizingen, dans l’entité de Hal, remonte au 15 février 2010. Ce jour-là, un train L parti de Louvain à destination de Braine-le-Comte a percuté un train IC Quiévrain-Liège-Guillemins, tuant 19 personnes. Quelque 310 personnes ont par ailleurs été blessées dans l’accident. Le conducteur du train L a survécu au choc et a été renvoyé devant la justice, soupçonné d’avoir franchi un feu rouge.

La SNCB et Infrabel sont également poursuivis pour négligence en matière de sécurité.

La défense avait déjà demandé un changement de langue devant le tribunal de police de Hal, mais la requête a été refusée. Elle a alors fait appel devant le tribunal d’arrondissement, un tribunal spécial de six juges, et obtenu gain de cause. Le procès se tiendra donc devant le tribunal de police de Bruxelles.

Cette décision risque de faire traîner la procédure. Un nouveau juge de police et un nouveau magistrat du parquet vont devoir se pencher sur le dossier. En outre, une partie de celui-ci va devoir être traduite.

Les victimes déçues

Les victimes de la catastrophe ferroviaire de Buizingen sont déçues de la décision du tribunal d’arrondissement de Bruxelles d’accorder le changement de langue réclamé par la défense du conducteur de train, a indiqué vendredi leur avocat, Me Jan Buelens. Ce changement de langue va encore retarder la procédure. « Mes clients attendent depuis huit ans, c’est très douloureux pour eux », souligne leur conseil.

« Nous comprenons qu’il faille respecter les droits de la défense, mais c’est difficile, on ne prend pas en compte les intérêts des victimes », ajoute Me Buelens. « Ce changement de langue est une situation qui ne peut survenir qu’en Belgique. Nous espérons que le parquet et le tribunal feront le nécessaire pour que le dossier ne prenne pas encore plus de retard. »

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