Elio Di Rupo © BELGA/Nicolas Lambert

Budget: l’opposition critique durement le gouvernement après l’avertissement européen

Les partis de l’opposition se sont montrés critiques après l’annonce par la Commission européenne d’un « risque de non-conformité » du budget fédéral 2017 avec les règles du pacte de stabilité et de croissance.

« Après la Cour des comptes, le Bureau du Plan, la Banque nationale, c’est la Commission européenne qui dénonce, à nouveau, l’amateurisme et le manque de prévoyance du gouvernement MR N-VA », a commenté le président du PS, Elio Di Rupo.

« Le gouvernement Michel nous assène des ‘on n’a pas le choix’: on n’a pas le choix, il faut travailler jusqu’à 67 ans, nous disent-ils. ‘On n’a pas le choix, il faut diminuer le remboursement des soins de santé, augmenter la TVA sur l’électricité, faire un saut d’index, déréguler le marché du travail.’ Et malgré tous ces sacrifices demandés à la population, on voit que le gouvernement ne parvient pas à combler le gouffre budgétaire et additionne les estimations fantaisistes pour tenter de sauver la face », ajoute-t-il, avant de plaider pour un changement de cap. « Il faut relancer la demande en donnant davantage de pouvoir d’achat aux bas et moyens revenus et créer plus de valeur plutôt que d’être obsédé par la diminution des coûts salariaux », juge-t-il notamment.

« Cela fait maintenant plus d’un mois que le Premier ministre a prononcé son discours sur l’état de l’Union. Mais à part de la désunion au sein de son gouvernement, on ne voit rien venir si ce n’est un budget bancal considéré comme ‘à risque’ par l’Union Européenne », a pour sa part commenté la cheffe de groupe cdH à la Chambre, Catherine Fonck. Cette dernière appelle désormais « le gouvernement à enfin cesser ses luttes intestines sur la réforme de l’impôt des sociétés, l’incitation à l’investissement et la taxation sur les plus-values et à avancer concrètement ».

Pour Ecolo-Groen, le député fédéral Georges Gilkinet regrette que « la Belgique est à nouveau pointée comme un mauvais élève de la classe européenne ». « Face à la gravité de la situation, le déni qui est celui des ministres Van Overveldt et Wilmès est vraiment inquiétant. Les estimations farfelues de recettes du ministre des Finances et l’inefficacité de ses choix fiscaux sont clairement le coeur du problème. Mais aucun changement de cap à l’horizon. Ainsi, le gouvernement s’entête à refuser une contribution plus juste des grandes fortunes », commente-t-il

« Exercice budgétaire après exercice budgétaire, les comptes de ce gouvernement sont erronés. A chaque fois des efforts supplémentaires sont demandés aux mêmes tranches de la population, via des coupes dans la sécurité sociale ou des taxes injustes. Un maximum de factures pour les citoyens, trop peu d’investissements, une fiscalité inefficace, une absence de volonté de lutter contre la criminalité financière et des déficits qui se creusent, voilà la marque de fabrique budgétaire de ce gouvernement. Si Charles Michel ne change pas résolument de cap, le situation continuera à se dégrader et la note sera présentée aux générations futures », poursuit-il.

« Où est parti l’argent des gens? « , s’interroge de son côté la socialiste flamande Marleen Temmerman. « C’est une honte pour ce gouvernement qui voulait faire du travail budgétaire l’un de ses chevaux de bataille », juge-t-elle.

L’eurodéputé CD&V Tom Vandenkendelaere, dont le parti est pourtant dans la majorité au Fédéral, pointe quant à lui la responsabilité du ministre des Finances, Johan Van Overtveldt, dans ce dossier. « Le problème du budget belge se situe du côté des revenus, dans le magasin du ministre des Finances », estime-t-il, ajoutant que M. Van Overtveldt « fait maintenant la même chose que les socialistes qu’il a critiqué pendant des années ». « C’est l’hôpital qui se fout de la charité ».

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