Rudy Demotte © BELGA

Budget de la Fédération Wallonie-Bruxelles: un déficit programmé de 200 millions

Après le gouvernement wallon, l’exécutif de la Fédération Wallonie-Bruxelles a présenté jeudi après-midi son budget 2016, lequel sera marqué par le financement d’une série de politiques nouvelles menées au prix d’économies mais aussi d’un maintien du déficit public de l’ordre de 200 millions d’euros.

« Notre logique a été d’éviter la voie de l’austérité. Nous voulons améliorer les services rendus aux citoyens et maintenir le lancement des politiques prévues dans l’accord de gouvernement », a défendu jeudi après-midi lors d’une conférence de presse le ministre-président de la Fédération, Rudy Demotte.

Malgré un contexte budgétaire difficile, la majorité PS-cdH a décidé de lancer, comme prévu, une série de politiques nouvelles l’année prochaine pour un montant total de 33 millions d’euros.

Dix millions serviront notamment à amorcer le refinancement tant attendu de l’enseignement supérieur, six autres serviront à la rénovation de bâtiments scolaires, quatre pour relavoriser le statut -aujourd’hui très précaire- des accueillantes d’enfants conventionnées, etc.

Quatre millions d’euros seront aussi mobilisés pour la mise en oeuvre, programmée l’année prochaine, de la réforme des titres et fonctions des enseignants, « ce qui permettra d’augmenter les barèmes de pas mal d’enseignants », s’est félicitée la ministre de l’Education, Joëlle Milquet.

Dans le cadre de sa politique de lutte contre l’échec et le décrochage scolaire, le gouvernement a également décidé de refinancer les écoles de devoirs à hauteur de 850.000 euros, soit une augmentation de leurs budgets de l’ordre de 70%.

Ces mesures nouvelles seront intégralement financées par des économies qui viendront compléter celles déjà imprimées par le passé.

Le gouvernement compte ainsi récupérer l’année quelque 10 millions d’euros supplémentaires grâce à la diminution du taux de redoublement.

Une série d’économies sont aussi prévues sur les allocations de base des traitements, la gestion de la dette, tandis que le Parlement de la Fédération verra son budget de fonctionnement fondre d’un million d’euros. Le gouvernement comprimera, lui, ses frais de communications de l’ordre de 500.000 euros.

Un déficit de 200 millions

« Nous restons donc dans des dépenses maîtrisées », a jugé M. Demotte. « Là où nos recettes augmentent de 3%, nos dépenses n’augmentent que de 2,1%… ».

Malgré ces efforts, la Fédération devrait boucler son exercice 2016 avec un déficit de l’ordre de 200 millions, soit le double de ce à quoi il s’était engagé en début de législature.

Entièrement dépendante de son financement par le fédéral, la Fédération pâtit aussi de la dégradation des paramètres macro-économiques (croissance et inflation notamment) déterminant son financement.

« Tout cela nous fait perdre de l’ordre de 100 millions d’euros… », a souligné M. Demotte.

Cette détérioration ne remet toutefois pas en cause l’objectif du gouvernement de revenir à l’équilibre budgétaire en 2018, a assuré le ministre-président devant la presse.

Mais la concrétisation de cet objectif se fera toutefois à la lumière de l’évolution des différents paramètres dans les années à venir, a-t-il laissé entendre.

Le gouvernement de la Fédération a à cet égard fait part jeudi de son étonnement: malgré la (plus) forte poussée démographique constatée au sud du pays, son financement fédéral en fonction de son nombre d’enfants scolarisés (la « clé élèves » dans le jargon) ne semble pas suivre la même évolution.

« Nous allons donc prendre contact avec le niveau fédéral pour voir pourquoi cette clé ne suit pas l’évolution démographique de la Fédération… », a annoncé la ministre Milquet.

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