Le ministre du Budget de la Région wallonne et de la Fédération Wallonie-Bruxelles, André Antoine, n’a reçu à ce jour aucune information du niveau fédéral à propos des compétences dites usurpées sur lesquelles le gouvernement fédéral s’est accordé mardi dans le cadre de son contrôle budgétaire, a-t-il expliqué mercredi devant le parlement de la Fédération.
Dans les éléments qui permettront au fédéral d’arriver aux 2 milliards d’euros qu’il doit trouver, il y a notamment 250 millions à réaliser sur les compétences usurpées, ou fantômes selon une terminologie utilisée par le ministre-président flamand, Kris Peeters, c’est-à-dire des matières défédéralisées mais financées par le fédéral.
Ce point est acquis et une liste de compétences qui pourraient être concernées a été dressée. Elle comporte notamment la coopération universitaire dans le cadre de la coopération au développement.
« Compétences usurpées, fantômes, comme vous voulez, mais jamais communiquées que ce soit par mail, par sms ou même en morse. Je n’ai reçu aucun courrier m’indiquant quoi, quand et comment », a souligné M. Antoine.
« Mais je n’imagine pas une fin de bail sans préavis », a-t-il ajouté. M. Antoine a notamment expliqué que l’on était en cours d’année et qu’il faudrait tenir compte d’un « fractionnement » dans le transfert.
Le ministre n’a pas voulu s’étendre sur les chiffres ou, à la demande de la chef de groupe MR Françoise Bertieaux, sur les charges de pension des agents que la Fédération pourrait devoir assumer à la demande du fédéral. Mme Bertieaux a évoqué un montant de 41 millions d’euros.
Interrogé par l’Agence Belga, le ministre s’est contenté d’évoquer l’existence d’une provision pour « dépenses diverses » dans le budget, sans en donner le montant.
Le point de ces compétences usurpées, dont la définition demeure toujours floue, a quelque peu échauffé la séance, particulièrement entre Ecolo, dans l’opposition au fédéral mais dans la majorité dans les Régions et Communauté, et le MR, dans la majorité au fédéral mais dans l’opposition en Régions et Communauté.
« Ca vous fait mal, ces compétences usurpées. Au fédéral, que fait le MR? Il dit qu’il faut moins d’argent pour les entités fédérées », a lancé Marcel Cheron (Ecolo), faisant bondir les Réformateurs.
Et l’écologiste de s’étonner du vocabulaire utilisé: « cela témoigne d’une victoire des confédéralistes. Les compétences résiduelles appartiennent toujours au fédéral ».
Le MR a par ailleurs répété ses critiques sur ce contrôle budgétaire, notamment sur l’apparente facilité avec laquelle il s’est déroulé si on la compare avec la douleur et les larmes qui étaient promises. M. Antoine a contesté cette approche, en insistant sur deux milliards d’euros d’économies réalisés depuis 2009 en Région wallonne et en Fédération Wallonie-Bruxelles.
« Jamais le sud n’avait fait autant d’efforts. Ce n’est pas vain! Tout cela n’est pas indolore à l’égard de nos services et de nos concitoyens! », a-t-il affirmé.
Dans un esprit de rigueur, le ministre a instauré un monitoring permanent du budget et n’exclut pas un deuxième ajustement cette année.
Le Vif.be, avec Belga