© Belga

Bruxelles: le PS propose à Ecolo et à DéFI d’entrer en négociation, Olivier Maingain répond favorablement

Les informateurs bruxellois Laurette Onkelinx et Rudi Vervoort (PS) ont décidé de proposer à Ecolo et DéFI d’entrer en négociations en vue de former un gouvernement en Région bruxelloise, sur base d’une lettre d’intention qu’ils leur ont transmise, ont-ils annoncé vendredi matin.

En cas de feu vert, Rudi Vervoort endossera la vareuse de formateur aux côtés d’un(e) alter ego néerlandophone. Laurette Onkelinx deviendra négociatrice pour le PS.

Le trio de partenaires néerlandophones potentiels est déjà connu depuis plusieurs jours. Il s’agit de Groen, de l’Open Vld et de one.brussels. La Wallonie et la Flandre sont toujours actuellement en phase exploratoire.

Sous réserve d’un feu vert des Verts et de la formation amarante, les négociations bruxelloises pourraient formellement démarrer autour du 24 juin prochain. Les prochains jours seront consacrés à des réunions de groupes techniques pour permettre à chacune des délégations de partir sur un pied d’égalité au niveau des informations sur l’état de la Région.

Des six formations invitées à négocier, Ecolo et Groen ne faisaient pas partie de la majorité sortante.

Selon Rudi Vervoort, l’objectif non contraignant est de mettre un gouvernement bruxellois sur pied d’ici le 21 juillet.

Dans leur lettre d’intention, Laurette Onkelinx et Rudi Vervoort proposent que des discussions approfondies soient entamées entre le PS, Ecolo et DéFI pour constituer « une majorité large et de progrès pour définir, avec les partenaires néerlandophones, les termes d’un accord de législature qui inscrive la Région dans une transition inclusive, durable et innovante ».

Les Verts, un choix qui s’impose, le PTB écarté

De l’aveu des deux chefs de file socialistes, le choix des Verts s’imposait en raison du message de l’électeur qui en a fait la deuxième formation à Bruxelles. DéFI a été préféré à d’autres pour des raisons programmatiques, mais aussi parce que la formation amarante a activement contribué, durant la législature sortante, à la stabilité politique de la Région bruxelloise en refusant d’entrer dans le basculement de majorité qui lui avait été proposé au niveau francophone.

Le PTB a été écarté en raison de son exigence de départ d’inclure le PVDA dans les discussions, ce que les négociateurs flamands ont refusé de faire de leur côté. Le cdH a lui-même souhaité entrer en cure d’opposition.

« Pour le MR, nous remercions Charles Michel et Didier Reynders avec lesquels nous avons eu un échange respectueux sur le fond. Mais nous avons dit que nous jouerions cartes sur table et que nous rechercherions la formule la plus progressiste possible », a ajouté Laurette Onkelinx.

Note de convergence

La note d’intention n’est pas encore un document de base des négociations. C’est une note de convergence qui traverse, dans le désordre les six axes thématiques qui constitueront la colonne vertébrale des négociations: mobilité, logement, emploi, climat, gouvernance et cohésion sociale.

Le paramètre climatique y est abordé de manière transversale dans différents domaines à commencer par le logement et la mobilité, mais aussi la transition de l’économie et la fiscalité automobile.

Le document avance plusieurs engagements pour garantir le droit à un logement de qualité à un loyer abordable (plan régional d’urgence pour le logement social; révision des règles urbanistiques pour garantir l’emprise publique du logement notamment dans les zones de développement prioritaire, fonds public de garantie locative; politique fiscale juste).

Dans le domaine de l’emploi, il insiste notamment sur le maintien d’une concertation sociale forte et une extension du dispositif d’accompagnement et de qualification à l’ensemble des demandeurs d’emploi et vise une stratégie de territoire « zéro chômeur de longue durée ».

Les formations qui marqueront leur accord s’engageront aussi, selon les termes de la note, à organiser un accès renforcé à la santé, et à établir un Code bruxellois de l’égalité des chances et de lutte contre les discrimination qui coordonnera l’arsenal de textes existants et renforcera les dispositifs de contrôle et de sanction.

Le document reprend aussi un important volet gouvernance en visant une simplification institutionnelle renforcée à cadre juridique fédéral inchangé, un renfoncement des mécanismes de participation à la vie démocratique, une politique de guichet unique pour financement du secteur associatif, et une contractualisation accentuée des politiques menées par le Région et les communes de la capitale.

O. Maingain (DéFI) répond favorablement à l’invitation à négocier à Bruxelles

Le président de DéFI, Olivier Maingain, a répondu favorablement à l’invitation de la présidente du PS bruxellois, Laurette Onkelinx, et du ministre-président, Rudi Vervoort, de participer aux négociations en vue de former la nouvelle majorité gouvernementale à Bruxelles.

« Nous avons répondu favorablement. Je me réjouis que nous puissions envisager une majorité stable sans la N-VA et sans le PTB », a dit M. Maingain à son arrivée au parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, où il était attendu pour un échange avec le président du PS, Elio Di Rupo, dans le contexte des consultations en Fédération Wallonie-Bruxelles.

Pour M. Maingain, l’exemple donné par les partis à Bruxelles peut être utile à l’avenir du pays. L’objectif principal de DéFI sera de permettre à la Région bruxelloise de soutenir l’activité économique, la création d’emplois et la formation professionnelle, dans la lignée du travail accompli sous la précédente législature par les ministres bruxellois DéFI Didier Gosuin et Cécile Jodogne.

La transition écologique, l’instauration et le développement d’une mobilité durable et apaisée, la lutte contre la pauvreté et la réduction de la fracture sociale, la bonne gouvernance, la rationalisation des instruments publics ainsi que le renforcement des politiques de santé seront également au coeur des négociations bruxelloises pour DéFI.

Selon son président, DéFI DéFI sera « particulièrement attentif à renforcer la présence de la classe moyenne en Région bruxelloise pour qu’elle contribue, comme toutes les Bruxelloises et les Bruxellois, à la dynamique d’une région à la gestion efficace, exemplaire et moderne en rapport avec les enjeux d’une ville qui sera une référence sur le plan de la mobilité, des conditions de vie, de l’environnement, de la formation et de la qualification, et de la cohésion sociale ».

Olivier Maingain conduira la délégation de DéFI à la table des négociations « à laquelle Bernard Clerfayt, comme d’autres représentants du parti, sera associé », a précisé DéFI.

Invité lui aussi à la table des négociations, Ecolo se prononcera vendredi soir.

Contenu partenaire