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Avertie d’une instruction au sujet de l’émission « Mariés au premier regard », RTL envoie le CSA sur les roses

Le Vif

RTL Belgium a bien été avertie de l’ouverture d’une instruction par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) au sujet de l’émission « Mariés au premier regard », diffusée sur RTL-TVI. « Nous dépendons d’une seule autorité de régulation, l’Alia, qui est l’autorité luxembourgeoise », réagit cependant ce mardi le groupe audiovisuel privé, qui refuse de répondre aux questions sur le fond du dossier.

Le CSA a reçu quatre plaintes concernant l’émission de télé-réalité « Mariés au premier regard ». Le secrétariat d’instruction, son service en charge du traitement des plaintes, a ouvert une enquête car il estime que ce programme pourrait contenir du placement de produit non identifié comme tel. Le placement de produit est une technique de communication commerciale qui consiste à insérer un produit, un service ou une marque directement dans un programme.

En Fédération Wallonie-Bruxelles, cette technique est autorisée depuis 2009 notamment dans les émissions de divertissement. Mais les téléspectateurs doivent toujours être avertis de la présence de placement de produit, une règle qui s’impose sur tout le territoire de l’Union européenne en vertu d’une directive. Le CSA a adopté une recommandation dans laquelle il suggère d’apposer un pictogramme spécifique, un rond avec les initiales « PP », qui doit apparaître en début et fin de programme ainsi qu’après une coupure publicitaire. Ce pictogramme, peu connu du grand public, est considéré comme un avertissement suffisant par le CSA même si une chaîne pourrait recourir à d’autres moyens d’identification (sous réserve des obligations spécifiques à la RTBF).

L’émission « Mariés au premier regard » ne contient ni pictogramme ni autre avertissement quant à la présence de placement de produit. Des enseignes commerciales apparaissent pourtant régulièrement au cours de ce programme (boutique de tenues de mariage, bijouterie, agence de voyage, etc.). Ces insertions poursuivent-elle un but publicitaire, comme le suspecte le CSA? « Réagir sur le fond serait donner raison au CSA alors que, pour ce qui concerne la télévision, nous n’avons aucun lien avec lui », commente Christopher Barzal, directeur des marques et de la communication de RTL Belgium. « Le CSA peut décider ce qu’il veut, il n’a aucune légitimité. » Si la procédure en cours devait aboutir à une sanction, RTL Belgium risque de simplement l’ignorer, sans prendre la peine de la contester devant le Conseil d’Etat. « C’est au CSA à entamer toutes les démarches qu’il estime nécessaire. Nous répondons seulement à l’Alia », insiste en tout cas M. Barzal.

L’Alia, de son côté, a fait savoir à l’agence Belga qu’elle n’avait reçu aucune plainte concernant « Mariés au premier regard ». « Il n’appartient pas à l’Alia de se mêler des activités d’un autre régulateur européen », ajoute-t-elle au surplus. Depuis 2005, RTL Belgium considère que ses chaînes télévisées (RTL-TVI, Club RTL et la plus récente Plug RTL) sont éditées depuis le siège de sa maison-mère luxembourgeoise, et que le CSA n’a donc aucune autorité à leur égard. Après une décision défavorable du Conseil d’Etat, le CSA avait accepté de transférer au Luxembourg les plaintes concernant ces chaînes. En juin dernier, il a cependant décidé de repartir à l’offensive et de se comporter à nouveau comme le régulateur compétent

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