Avec le corona, il est encore plus difficile pour les Belgo-Marocains de louer

La discrimination à la location pour les Belgo-Marocains a presque doublé depuis le confinement, font remarquer Pieter-Paul Verhaeghe et Abel Ghekiere, deux professeurs du département de sociologie de la Vrije Universiteit Brussel, au terme de leur étude sur la discrimination ethnique sur le marché du logement locatif.

Les chercheurs ont effectué une première série de 482 tests pratiques entre octobre 2019 et mars 2020, période précédant l’épidémie de coronavirus. Ils ont réagi aux annonces d’Immoweb avec à chaque fois deux candidats locataires fictifs: une personne test avec un nom à consonance marocaine ou congolaise et une autre personne avec un nom à consonance belge. Les deux candidats avaient, pour le reste, des caractéristiques identiques.

Les premiers tests ont montré que les Belgo-Marocains étaient discriminés par les agents immobiliers dans 20% des cas et les Belgo-Congolais dans 17% des cas.

Entre le 16 mai et le 30 juin 2020, soit la période post-confinement, une deuxième série de 440 tests pratiques a été menée. L’influence de la crise sanitaire est immédiatement apparue comme évidente, car les chances d’être sélectionné avaient fortement diminué pour presque tous les candidats.

« Les courtiers ont été beaucoup plus sélectifs », précisent M. Ghekiere et M. Verhaeghe.

Parmi les Belges, les chances d’être sélectionnés ont diminué d’un quart, tandis que les candidats congolais étaient toujours aussi peu sélectionnés. Mais chez les Belges d’origine marocaine, la discrimination en matière de location a presque doublé, passant de 20 à 36%.

« Nous soupçonnons que cela est dû au fait que cette communauté a souvent été stigmatisée dans les médias en raison d’un pourcentage élevé d’infections au coronavirus et du non-respect des mesures », déclarent les chercheurs de la VUB.

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