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Autisme : la Ligue des Droits de l’Enfant réclame un état des lieux

Déscolarisation, manque de connaissance du handicap, absence de chiffres… Profitant de la journée mondiale de sensibilisation à l’autisme du 2 avril, la Ligue des Droits de l’Enfant appelle à un « plan autisme ».

« Il y a un besoin urgent de faire un état des lieux. » Le président de la Ligue des Droits de l’Enfant, Jean-Pierre Coenen a profité de la journée mondiale de sensibilisation à l’autisme, mardi 2 avril, pour appeler la Fédération Wallonie-Bruxelles à un « plan autisme ». Avançant que de nombreux autistes sont privés du droit à l’éducation, il pointe du doigt l’absence de chiffres concernant la prise en charge des personnes atteintes de troubles autistiques en Fédération Wallonie-Bruxelles. « C’est assez déconcertant lorsque l’on sait qu’environ 400 enfants qui naissent chaque année en souffrent. »

Pas assez d’intégration pour la Ligue

Fort de son expérience au sein de la Ligue et des nombreux partenariats avec les associations de parents d’autistes, Jean-Pierre Coenen dénonce le manque de places dans les écoles spécialisées : « beaucoup de parents se voient contraints de garder leur enfant à la maison ou bien de le mettre dans des institutions qui, si elles effectuent un travail pédagogique au jour le jour, n’ont pas pour vocation la scolarisation de l’enfant ». Or, pour Jean-François Delsarte, conseiller de la ministre de l’Enseignement obligatoire et de la promotion sociale, la Fédération Wallonie-Bruxelles n’a cessé de montrer sa volonté d’action. « Depuis trois ans, on constate une augmentation de l’intégration des enfants à besoins spécifiques (notamment ceux ayant un trouble autistique). Ils sont aujourd’hui 1600 dans l’enseignement inclusif ». Ainsi, en septembre 2012, 35 établissements de niveau fondamental et 18 de niveau secondaire accueillaient parmi leurs élèves des enfants atteints de troubles autistiques.

Des référents dans l’enseignement ordinaire

Mais pour le président de la Ligue des Droits de l’Enfant, cela ne suffit pas. Selon lui, il faudrait qu’au moins un enseignant par école soit dit « référent autisme ». « Comme pour la dyslexie, on peut imaginer que l’Institut de la Formation en Cours de carrière (IFC) forme ces référents. » Du côté du cabinet de la ministre de l’Enseignement obligatoire, on ne nie pas le manque de formation de ces enseignants, en formation initiale. Mais pour Jean-François Delsarte, « ça n’a pas de sens de former une personne dans toutes les écoles ». Outre les questions de moyen, il avance la nécessité de penser au cas par cas la prise en charge de ces enfants. « Le spectre autistique est très large, souligne-t-il, et certains enfants présentent des difficultés sociales telles qu’il n’est pas envisageable de les inclure dans l’enseignement ordinaire. »

Laura Paillard (Stag)

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