© Belga

Attentats de Bruxelles : encore 68 dossiers « rouges » à la police judiciaire fédérale

Il y a encore 68 dossiers « rouges » auprès de la police judiciaire fédérale, dont 45 à Bruxelles, est-il ressorti des auditions menées lundi à huis clos par la commission d’enquête sur les attentats du 22 mars. A entendre certains parlementaires, un problème se pose dès lors que ces dossiers censés être prioritaires sont « remontés » vers la police fédérale mais n’y font pas l’objet d’un suivi suffisant par manque de capacité.

La commission d’enquête a débuté avant le congé de Toussaint ses travaux sur les protagonistes des attentats terroristes, en commençant par les frères Abdeslam. Elle a entendu jusqu’à présent divers policiers de terrain: zone de police Bruxelles-Ouest, dont relève Molenbeek, des responsables de la direction centrale de la lutte contre la criminalité grave et organisée de la police fédérale (DJSOC) et de la police judiciaire ainsi qu’un magistrat fédéral.

Il apparaît que la police locale s’est occupée du cas des deux frères dès le début de l’année 2015, à la suite d’un signalement pour prosélytisme devant une mosquée, et a rédigé deux procès-verbaux avant de transmettre en février le dossier à la police judiciaire fédérale. Celui-ci finira par être classé sans suite. La police locale n’en sera pas informée.

Le manque de capacité de la police judiciaire fédérale, singulièrement à Bruxelles, est régulièrement mis en avant. Les différentes auditions mettent toutefois aussi en avant une structure compliquée, donnant lieu à de nombreuses réunions et dont un « leadership » peine à émerger, certains évoquant même une « bureaucratie ». La collaboration avec les magistrats semble également compliquée puisqu’il apparaît que certains devoirs d’enquête n’ont pas été réalisés dans le dossier des frères Abdeslam. Le rôle de la DJSOC est aussi mis en cause: censée être un service central d’appui, elle semble manquer d’une compétence de coordination et a vu ses effectifs considérablement réduits ces dernières années au bénéfice d’autres services déconcentrés.

Dans ce contexte, la mention de 68 dossiers « rouges » -portant semble-t-il sur diverses formes de criminalité et non le seul terrorisme- subsistant à la police judiciaire intrigue des parlementaires. Le travail sur le dossier des frères Abdeslam se poursuivra mercredi. La commission d’enquête entendra notamment le directeur de la police judiciaire fédérale, Claude Fontaine.

Contenu partenaire