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Attentat au Musée juif: un témoin parmi les cinq venus lundi indique que Mehdi Nemmouche correspond au tueur

La cour d’assises de Bruxelles, qui juge actuellement Mehdi Nemmouche et Nacer Bendrer pour l’attentat commis au Musée juif de Belgique le 24 mai 2014, a entendu lundi la plupart des témoins directs des faits. L’un d’eux, une femme qui a croisé le regard du tueur, a indiqué que Mehdi Nemmouche correspondait à l’homme qu’elle a vu accroupi avec une arme en main, dans le couloir du Musée juif.

Dix témoins directs étaient cités à comparaître devant la cour d’assises de Bruxelles ce lundi. La moitié d’entre eux seulement est venue pour relater les faits qui se sont déroulés le 24 mai 2014 aux alentours de 15h30 devant le Musée juif de Belgique.

Parmi les absents, deux viendront toutefois témoigner le 12 février prochain. Pour les trois autres, la présidente de la cour et ses deux assesseurs ont simplement lu leurs déclarations.

Une Parisienne, qui descendait la rue des Minimes à Bruxelles avec son compagnon, le 24 mai 2014, avait aperçu le tireur. Elle a indiqué lundi que Mehdi Nemmouche correspondait à celui qu’elle a vu et dont elle a croisé le regard.

« On se rendait au festival de jazz en descendant la rue du musée. On a entendu un grand bruit puis on s’est avancé et j’ai vu, dans l’entrée du musée, un homme accroupi avec une arme », a-t-elle relaté.

« Il avait une casquette et des lunettes de soleil. Il m’a regardée et il a encore tiré. Il était très calme », a-t-elle poursuivi, visiblement ébranlée.

« Le tireur ressemblait-il à l’un des accusés? « , s’est adressée la présidente à ce témoin. « Oui », a-t-il répondu en regardant vers Mehdi Nemmouche dans le box des accusés.

Afin d’évacuer tout doute quant à la personne qu’elle désignait, le procureur Yves Moreau a voulu préciser la question. « Celui qui se trouve entre les deux hommes cagoulés [soit Mehdi Nemmouche, NDLR] ou celui entre les deux policiers [soit Nacer Bendrer, NDLR]? « , a-t-il demandé.

« Celui entre les deux hommes cagoulés », a affirmé d’une voix tremblante la jeune femme entendue à la barre.

Son compagnon, qui témoignait en même temps qu’elle, a quant à lui indiqué ne pas pouvoir reconnaître l’individu qu’il avait aperçu.

Eléments variés

Quant aux autres témoignages, ils ont révélé des éléments variés concernant l’apparence de l’auteur des faits. Certains ont distingué une casquette, d’autres pas; certains parlent d’un teint basané quand d’autres ne peuvent le préciser, excluant toutefois un individu à la peau noire.

La question des lunettes a particulièrement été évoquée. Un témoin a parlé de lunettes « aviateur », établissant ainsi une ressemblance avec la première paire de lunettes de soleil retrouvée en possession de Mehdi Nemmouche, tandis qu’un autre a parlé de lunettes « en amandes » établissant alors une ressemblance avec la seconde paire de lunettes de soleil retrouvée en possession de Mehdi Nemmouche.

ADN

Avant les auditions des témoins, la cour a également entendu le dernier expert en ADN à devoir se présenter.

Ce dernier a confirmé avoir retrouvé l’ADN de Mehdi Nemmouche sur la kalachnikov utilisée au Musée juif, sur des éléments retrouvés en sa possession lors de son arrestation à Marseille et sur des objets découverts dans l’appartement qu’il a occupé à Molenbeek-Saint-Jean.

Quant à l’absence d’ADN de Mehdi Nemmouche sur la poignée de la porte du musée, que le tueur a saisie, l’expert a souligné qu’on ne laissait pas forcément son ADN sur un objet que l’on touche.

La défense de Mehdi Nemmouche soutient, elle, que l’absence d’ADN de celui-ci sur cette clenche est une preuve de son innocence.

Le procureur Yves Moreau a relevé que les images des caméras de vidéo-surveillance du musée montraient que les victimes Emanuel Riva et Dominique Sabrier avaient elles aussi agrippé la poignée de porte, sans y laisser leur ADN, ce qui contrecarre également la thèse de la défense.

Enfin, les avocats de Mehdi Nemmouche sont également revenus sur l’absence d’ADN de ce dernier sur la détente du revolver qui a servi à tuer les trois premières victimes.

L’expert a répondu que les analyses n’avaient pas conclu à une absence d’ADN mais ont montré qu’il n’y avait pas de traces « exploitables », c’est-à-dire que la quantité ou la qualité des traces ADN était insuffisante.

Le procès se poursuivra mardi avec l’audition des médecins légistes et de différents témoins, dont des proches des victimes.

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