© Belga

Arrêt spontané de travail à la SNCB: la circulation des trains reprend petit à petit à Charleroi

Les travailleurs des ateliers de la SNCB de Schaerbeek, Kinkempois, Salzinnes, Cuesmes, Forest, Ans, Angleur et Charleroi ont décidé d’arrêter le travail de façon spontanée, a-t-on appris mercredi matin auprès de la CGSP-Cheminots et de la CSC-Transcom.

L’entreprise ferroviaire confirme le mouvement et indique qu’il n’a pas de conséquence sur le trafic des trains pour le moment. Les syndicats justifient le mouvement par la décision d’HR-Rail, la société qui emploie juridiquement le personnel des chemins de fer, d’appliquer une mesure diminuant les jours de crédit des cheminots.

Cette mesure avait été décidée en décembre dernier dans le cadre de l’augmentation de la productivité des travailleurs du rail. HR-Rail était alors passé en force en commission paritaire nationale, explique Isabelle Bertrand, permanente nationale de la CSC-Transcom. La décision avait cependant fait l’objet d’un recours, toujours en cours, devant le Conseil d’Etat, des organisations syndicales.

La société ferroviaire chargée des ressources humaines a décidé de ne pas attendre une décision de cette juridiction pour diminuer les jours de crédit de son personnel, et cela, avec effet rétroactif au 1er janvier, selon la CGSP-Cheminots. Ces jours de crédit sont des jours de récupération dont bénéficie le personnel qui est amené à travailler 40 heures par semaine, alors que le régime officiel est de 38 heures en Belgique.

Pas de remise à niveau des salaires

Par une convention interne, il a été prévu que le temps de travail était fixé à 36 heures par semaine au sein des chemins de fer belges. Pour compenser les jours prestés, des jours de récupération et de crédit ont été mis en place. « HR-Rail entend désormais supprimer un à deux jours de crédit par agent, sans remettre à niveau les salaires », dénonce Isabelle Bertrand, permanente nationale du syndicat chrétien.

Les ateliers de la SNCB emploient des gens liés à l’opérationnel qui prestent de nombreuses heures supplémentaires, pour lesquelles ils n’ont toujours pas été pas payés. « Une telle nouvelle, ça les fait bondir, naturellement », explique-t-elle. « La direction fait preuve d’un manque total de considération envers son personnel en tentant systématiquement le passage en force : les travailleurs ont en assez ! », s’exclame de son côté Marc Eyen, permanent CSC Transcom Liège-Verviers, qui précise que les ateliers de Angleur et Ans ont rejoint le mouvement dans la matinée.

A Forest, où le mouvement s’est propagé durant la matinée de mercredi, l’assemblée des travailleurs a décidé de se rendre à pied vers le siège de HR-Rail, situé rue de France, près de la gare de Bruxelles-Midi, a précisé Philippe Dubois, secrétaire permanent de la CGSP-Cheminots pour Bruxelles. D’autres collègues de celui de Schaerbeek ont décidé d’en faire de même. Une délégation sera reçue par Michel Bovy, le directeur de l’entreprise ferroviaire, tandis qu’une sous-commission paritaire nationale extraordinaire aura lieu dès 13h00.

La circulation des trains dans la région de Charleroi reprend petit à petit

La situation de la seule cabine de signalisation concernée par le mouvement social en cours à la SNCB est en train de se normaliser, signale le gestionnaire de l’infrastructure ferroviaire, Infrabel. « Il y a moins de travailleurs de la cabine qui continuent à faire grève et nous faisons remonter du personnel vers Charleroi pour permettre aux Carolos et à tout voyageur de prendre son train », signale Arnaud Reymann, porte-parole d’Infrabel. « Globalement, la circulation ferroviaire est bonne », indique Thierry Ney, porte-parole de la SNCB.

Les trains circulaient très difficilement à Charleroi mais grâce au renfort de personnel, « beaucoup plus de trains roulent désormais ». La SNCB prévient tout de même les voyageurs que des difficultés risquent encore de survenir car quelques manifestants restent sur place. « Nous conseillons à nos voyageurs de se rendre sur notre site letrain.be ou sur notre application avant de se déplacer en gare ». Du côté de Mons, « les grévistes ont été remplacés, nous ne notons aucun problème de notre côté », précise Infrabel. Le transport a été garanti dans cette région, indique la CSC-Transcom. Les syndicats attendent l’issue de la concertation lors de la sous-commission paritaire nationale extraordinaire en cours depuis 13H00. Si cette conciliation ne donne pas les résultats attendus, les actions seront durcies demain/jeudi. L’action de mercredi a débuté après la décision de HR-Rail, la société qui emploie juridiquement le personnel des chemins de fer, d’appliquer une mesure diminuant les jours de crédit des cheminots, sorte de jour de récupération

Contenu partenaire