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Annelies Verlinden: « Une loi pandémie plus équilibrée et un Etat plus moderne »

Olivier Mouton
Olivier Mouton Journaliste

La ministre de l’Intérieur a critiqué l’épure actuelle de son collègue de la Santé, Frank Vandenbroucke, lors d’un webinaire de la FEB, en avouant qu’elle ne l’avais pas encore lue. Et elle a balisé la réforme de l’Etat.

Annelies Verliden (CD&V), ministre fédérale de l’intérieur, a confirmé qu’elle travaillait aussi, de son côté, à une « loi pandémie » sur ses compétences: elle espère la présenter « dans les semaines à venir ». Elle a précisé aussi ne pas avoir lu le projet déposé par son collègue de la Santé, Frank Vandenbroucke (SP.A), mais a laissé entendre qu’elle envisageait une approche « plus équilibrée, notamment au sujet de la quasi nationalisation envisagée de l’économie en cas de pandémie, notamment. C’est ce qu’elle a souligné ce mercredi lors d’un webinaire organisé par la Fédération des entreprises de Belgique (FEB).

« Une loi plus équilibée »

La loi « pandémie » version Intérieur « concerne la gestion de la sécurité des gens, les fermetures des lieux publics, a souligné Annelies Verliden. Actuellement, cela se fait sur la base juridique d’une loi 2007. Nous voulons fixer un cadre légal avec davantage de transparence, avec motivation et proportionnalité. Je travaille fort là-dessus, le but, c’est de la présenter une première fois au gouvernement dans les semaines à venir, avant le Conseil d’Etat et le parlement. » L’objectif, a-t-elle insisté en appuyant des propos du Premier ministre, Alexander De Croo, est de « continuer à travailler sur une base solide » et de ne pas induire un flou juridique qui serait préjudiciable dans la gestion de la crise actuelle.

L’esquisse rédigée par Frank Vandenbroucke envisage d’imposer à des entreprises de produire du matériel de protection ou d’autres nécessités en cas de crise. Le secteur pharmaceutique, notamment, est sous le choc. Son avis? « Je peux vous dire que je n’ai pas encore lu ce texte en détail, dit-elle, prudente. Mais il doit y avoir un équilibre. Cette loi doit veiller à ce que l’on gère au mieux ces situations. Ce n’est toutefois pas parce que situation de crise que l’on doit mettre de côté une série de droits fondamentaux, cela a toujours été mon discours. »

Annelies Verlinden souligne donc qu’il ne s’agit pas d’aller aussi loin que le texte actuel de son collègue. Cela confirme ce que l’on pressentait: un débat délicat doit encore avoir lieu au sein de la Vivaldi fédérale.

« Un Etat plus moderne »

La ministre de l’Intérieur a également évoqué la nécessité de « préparer nouvelle structure d’Etat à partir de 2024 ». Et en a balisé le chemin: « Dans les prochaines semaines, on pourra proposer une plateforme dialogue au parlement pour préparer la réforme de l’Etat. Le but est d’impliquer des spécialistes, des citoyens, des autorités locales. Notre objectif est de faire des propositions pour la fin de l’année et les traduire en texte. Nous allons aussi définir une liste des articles qui seront soumis à révision. Ce serait bien d’arriver à une structure avec de la stabilité pour le 200e anniversaire de l’Etat. »

Annelies Verlinden a remis en avant la volonté de son parti: transférer aux Régions et Communautés une plus grande partie des compétences en matière de soins de santé. « Nous voulons évoluer vers une structure plus proche des patients, avec le maintien d’un financement solidaire, dit-elle. Nous travaillons aux textes pour l’instant. Cela donnera certainement lieu à des débats. » Elle a également évoqué la possibilité de donner davantage de possibilités aux Régions pour décider davantage de flexibilité en matière d »emploi et de …décréter un jour férié payé pour les entités fédérées. » Il n’y a pas de tabou au sujet d’éventuelles refédéralisations, « mais ce n’est pas la tendance dominante », dit-elle.

Son leitmotiv est celui du gouvernement: rendre la Belgique plus efficace. Annelies Verlinden insiste aussi sur le renouveau démocratique. « Il y a un certainement un problème, je ne veux pas nier. Je n’ai pas la solution magique en mains, mais je veux mener le dialogue sur cette méfiance. »

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