Alexander De Croo et Emmanuel Macron © Belga

Alexander De Croo: « L’Europe est trop souvent réactive par rapport aux événements »

Le Premier ministre belge Alexander De Croo plaidera, ce mardi soir au sommet informel des chefs d’État et de gouvernement de l’UE, pour une Europe plus apte à défendre ses intérêts si ceux-ci divergent de ceux des États-Unis, mais capable aussi de mieux coopérer avec eux là où les intérêts convergent.

« Plus que jamais on constate que l’Europe est trop souvent réactive par rapport aux événements, parce que l’on n’est pas parvenu nous-même à définir notre ligne, on l’a vu par exemple dans nos relations avec les États-Unis et ce qu’il s’est passé en Afghanistan », a exposé M. De Croo, avant son arrivée au château de Brdo, où la Slovénie accueille un sommet consacré entre autres à la place de l’Europe sur la scène internationale.

Le chef du gouvernement belge a souligné l’importance pour l’OTAN d’une Europe qui fonctionne mieux, notamment en matière de technologies de défense. Un sommet européen consacré à la défense est programmé en mars prochain, sous présidence semestrielle de la France, plus importante industrie de l’UE dans ce domaine. À cet égard, si la France a réclamé et obtenu un soutien diplomatique de l’UE concernant la rupture de son contrat de livraison de sous-marins avec l’Australie, consécutif à l’annonce-surprise par Washington d’une alliance stratégique avec l’Australie et le Royaume-Uni (« AUKUS ») dans la zone indo-pacifique face à la Chine, le chef du gouvernement belge voit avant tout « cette affaire comme commerciale ».

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S’il y a eu rupture de contrat, la France doit se faire indemniser, « mais cela ne peut pas mettre en jeu notre relation commerciale avec les États-Unis« , a souligné le chef du gouvernement belge, au micro de la VRT. « Il y a bien des choses pour lesquelles l’Europe et les États-Unis partagent des intérêts. Nous devons alors coopérer. Mais s’il y a des divergences, nous devons être plus solides sur nos jambes », a-t-il résumé. Dans ce dossier, les pays nordiques et baltes exhortent eux aussi à la prudence, insistant sur la préservation de la relation transatlantique.

Le président du Conseil européen, Charles Michel, a lui aussi répété que l’Otan constituait « un pilier pour la sécurité sur laquelle nous comptons », même s’il souhaite voir l’UE « exercer davantage d’influence sur le plan international pour promouvoir nos valeurs et défendre nos intérêts », selon le mantra « des alliés forts font des alliances fortes ». Il souligne l’importance de ce sommet dans la préparation de celui de mars sur la défense européenne.

« L’UE ne peut pas se renfermer sur elle-même », a commenté le Premier ministre suédois Stefan Löfven, cité par l’agence de presse nationale, souhaitant « développer la coopération à la fois avec la Chine et les États-Unis ». Par rapport à cette autre superpuissance qu’est la Chine, avec laquelle Washington apparaît dans une posture de confrontation, M. De Croo a souligné pour sa part les intérêts commerciaux. « L’Europe ne doit pas se montrer naïve, nous sommes le plus grand marché du monde, il est donc plus important pour la Chine d’être active en Europe qu’aux États-Unis. Mais évidemment avec les mêmes règles du jeu pour que nos entreprises puissent rivaliser », a-t-il fait observer.

L’UE et la Chine ont signé un partenariat d’investissement l’an dernier, mais sa ratification a été suspendue sur fond de tensions concernant le respect des droits humains.

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