Ahmed Laaouej, chef de groupe PS. © belga

Ahmed Laaouej (PS): « Certains ne sont pas loin d’une forme de populisme » (entretien)

Olivier Mouton
Olivier Mouton Journaliste

Au sujet du débat sur la gestion de la crise de la Covid en vue de Noël, le chef de file PS à la Chambre s’irrite: « Il y a visiblement dans le chef d’aucuns une volonté de plaire, de faire plaisir, qui dépasse l’intérêt général. »

Ahmed Laaouej, chef de groupe PS à la Chambre, s’étonne un peu, alors qu’on le contacte sur la séquence consécutive au dernier Comité de concertation, du « brouhaha politique » actuel au sujet de la gestion de la crise sanitaire.

Quel est votre point de vue sur l’évaluation à faire de la crise sanitaire?

Je suis très clair: même si ce n’est pas quelque chose que l’on dit de gaieté de coeur, je pense qu’il ne faut absolument pas relâcher pour Noël. C’est avant tout une fête familiale que l’on élargit aux parents et aux grands-parents, ce n’est certainement pas une bonne idée d’assouplir les règles. Mon expérience de bourgmestre démontre qu’aujourd’hui encore, ce sont les plus âgés et les plus vulnérables qui sont fortement touchés: quand l’issue n’est pas fatale, le virus éveille des maladies chroniques latentes. Nous avons une responsabilité à ce sujet.

Qui plus est, il y aurait une perte de confiance totale dans la population si une troisième vague devait survenir. Je lis les analyses de ce début de semaine affirmant que les indicateurs stagnent: nous sommes encore loin des conditons nécessaires pour un assouplissement.

Et les métiers de contact, comme les coiffeurs, pourraient-ils rouvrir?

Mon analyse est un peu différente à ce sujet. On pourrait peut-être envisager une réouverture, moyennant des conditions sanitaires très strictes. Là, la discussion peut être ouverte.

Vous semblez irrité par le contexte politique?

Franchement, certains disent un peu tout et son contraire. Il y a visiblement dans le chef d’aucuns une volonté de plaire, de faire plaisir, qui dépasse l’intérêt général. Nous ne sommes pas loin d’une certaine forme de populisme.

Je ne crois pas à un soi-disant discours d’humanité: si l’on souhaite avoir de l’humanité, alors on doit mettre la santé au-dessus de tout le reste. Quand on parle d’un public vulnérable, touché de plein fouet par cette épidémie, on doit tout de même bien réfléchir avant de décider d’un assouplissement des mesures.

Vous déplorez un manque d’esprit d’équipe au sein de la majorité?

J’ai du mal à comprendre qu’à partir du moment où une stratégie est définie, on ne s’y tienne pas. Même si, pour arriver à la définition de cette stratégie, il est normal qu’il y ait parfois des débats difficiles. La stratégie pour protéger les plus vulnérables doit être définie au niveau national en suivant minitieusement les recommandations des édpidémiologistes.

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