Affaire Dutroux: le procureur en charge du dossier estime que le dossier bis a été négligé

Beaucoup de pistes du « dossier bis » ont été négligées, déplore samedi dans les colonnes de La Dernière Heure l’ancien procureur en charge du dossier Dutroux Michel Bourlet. Il reste avec « un goût de trop peu », notamment quant aux pistes d’un individu fréquentant un bar de prostituées proche du lieu de l’enlèvement d’An et Eefje et de profils ADN non-identifiés.

« En 2000, le juge Langlois m’évoque les microtraces ainsi que les milliers de cheveux retrouvés dans la cache de Marcinelle et dans le véhicule Renault Trafic blanc de Dutroux », rappelle l’ancien procureur. « Il refuse de les analyser. Il restait 28 ADN d’inconnus dont deux profils génétiques féminins. Il aurait fallu les comparer aux ADN de suspects.

 » Il y a aussi un ADN masculin non identifié dans la cache, rappelle l’ancien magistrat. « Non pas trouvé dans un cheveu mais dans une micro-trace (salive ou sang, sperme, larme, sueur) prélevée sur le mur intérieur de la cache et mêlé à l’ADN de Julie Lejeune. » Beaucoup de faisceaux de présomptions pointaient vers Niccolo Mazzara, Marcel Marchal et Michel Piro, souligne encore M. Bourlet, qui a appris après sa pension que le dossier bis avait été classé sans suite et dit ne pas avoir la « conscience tranquille ».

« Si demain, quelqu’un affirme qu’il connaissait bien Marcel Marchal et que ce dernier a bien été chez Dutroux, c’est un élément nouveau (…) Marchal, c’est le gars du ‘Brazil’, un bar de prostituées de Blankenberge. Il était soupçonné de trafic d’êtres humains. On a retrouvé son nom dans l’agenda de Marc Dutroux. Son bar était proche du casino où An et Eefje ont été vues. Un voisin dit même avoir vu les deux jeunes filles avec Dutroux devant le bar, vers minuit, le soir de leur disparition. Pourquoi n’a-t-on pas été chercher Marchal au Brésil pour prélever son ADN et le comparer aux 28 ADN inconnus du dossier bis ? », s’interroge Michel Bourlet.

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