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A Bruxelles, les touristes se font désirer

Le Vif

La Grand-Place de Bruxelles est presque vide et à l’Atomium, les groupes annulent leurs visites les uns après les autres. Deux semaines après, les pires attentats jamais commis dans notre pays n’ont pas fini de faire souffrir le secteur touristique, crucial pour l’économie belge.

D’habitude noire de monde en période de vacances scolaires, la place la plus renommée de Bruxelles, classée au patrimoine mondial par l’Unesco pour la richesse architecturale de ses façades et de son Hôtel de Ville du XVe siècle, est ces derniers jours bien déserte.

En raison de ces attentats qui ont tué 32 personnes à l’aéroport international et dans le métro, une baisse de fréquentation de 50% affecte les hôtels et restaurants de Bruxelles, selon le directeur de l’Office de tourisme Patrick Bontinck.

« On aime bien, comme il n’y a pas trop de monde, on peut prendre de très belles photos! », positive Lucien Liu, un touriste chinois qui arpente la Grand-Place un sourire aux lèvres. « Ca a rendu notre voyage plus agréable, parce qu’on n’a pas eu besoin de perdre du temps à faire la queue » dans les musées, renchérit Jeppe Strauss, un Danois venu passer quelques jours à Bruxelles avec des amis.

Mais les hôteliers et restaurateurs redoutent une catastrophe. « On n’a jamais connu ça. C’est exceptionnel », explique Saïd Rabet, directeur de l’hôtel Saint-Michel. D’habitude, l’établissement qui jouit d’une vue sur la Grand-Place n’a aucun mal à remplir ses 14 chambres, mais ces jours-ci, seules cinq en moyenne sont occupées.

‘Carnage économique’

« Il ne suffit pas de dire que ça va mal, c’est pire que ça. C’est un carnage économique dans l’hôtellerie et la restauration », se lamente son directeur.

De fait, les touristes ont commencé à délaisser Bruxelles depuis les attentats de Paris en novembre, lorsqu’il était rapidement apparu qu’ils avaient été organisés depuis le royaume, et qu’une chasse à l’homme et des craintes d’attaques similaires avaient provoqué la fermeture du métro, des écoles et crèches pendant plusieurs jours.

« Plus que jamais, tout est mis en oeuvre (…) pour faire en sorte qu’on puisse retrouver une vie normale » à Bruxelles, a assuré mercredi le Premier ministre Charles Michel.

Dans « les hôtels, tous les hauts lieux touristiques, bien évidemment, nous pouvons garantir la sécurité de tous les visiteurs, de tous les touristes », a promis, à ses côtés, le ministre-président de la région de Bruxelles, Rudi Vervoort.

Un numéro d’appel a été instauré pour « répondre aux demandes de l’ensemble des visiteurs » et grâce à des webcams installées dans certains lieux emblématiques de la capitale, les touristes peuvent, par eux-mêmes, « visualiser que tout se passe bien » sur internet, selon M. Vervoort.

« Nous avions déjà fait ça après les attentats de novembre à Paris », a-t-il expliqué.

A l’Atomium, on prend son mal en patience. « La semaine qui a suivi les attentats, j’ai eu 98% d’annulations de groupes, ce qui est du jamais vu », témoigne Yvonne Boodts, responsable des visites.

Un deuxième portique de sécurité a d’ailleurs été installé pour rassurer les visiteurs, et les gestionnaires espèrent que les touristes commenceront à revenir à la faveur de la réouverture de l’aéroport le week-end dernier.

« Bruxelles n’est pas paralysée, Bruxelles c’est 20% du PIB de ce pays et donc c’est un enjeu très important pour le devenir économique de notre pays », a plaidé M. Vervoort.

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