Le pollueur paie. Dans le cas de 3M, on est loin du compte. © BELGA IMAGE

3M s’engage à investir 125 millions d’euros pour lutter contre la pollution aux PFOS

L’entreprise chimique américaine 3M a annoncé jeudi qu’elle allait investir un total de 125 millions d’euros au cours des trois prochaines années pour lutter contre la pollution aux PFOS (l’acide perfluorooctanesulfonique, un perturbateur endocrinien et un polluant) autour de son site de Zwijndrecht.

Selon 3M, cet investissement est destiné à « des technologies encore meilleures » qui serviront à réduire radicalement les rejets de PFOS , à déterminer les mesures d’assainissement et de nettoyage nécessaires et à soutenir les agriculteurs et les bio-agriculteurs locaux.

L’annonce de l’entreprise semble être une réponse à la ministre flamande de l’environnement Zuhal Demir (N-VA), qui avait exigé avant le 1er octobre une « transparence totale » de la part de 3M concernant le rejet et la dispersion de substances dangereuses telles que les PFAS et les PFOS. L’entreprise a affirmé avoir mis en place un plan pour faire face à la situation.

« Une approche réfléchie des PFAS doit être guidée par la science et les faits », a déclaré la vice-présidente principale de 3M Rebecca Teeters. « 3M investira pour remédier à la dispersion des PFOS, comme l’exige légalement l’OVAM (Agence flamande des déchets), et soutiendra les agriculteurs et les producteurs bio qui ont vu leurs revenus diminuer. Nous continuerons à installer des technologies pour mieux gérer nos rejets. Et nous voulons également donner toutes leurs chances à nos employés de Zwijndrecht. »

Plus précisément, 3M indique qu’elle investira un montant estimé à 115 millions d’euros dans une technologie permettant de « contrôler encore mieux les rejets des processus ». Il s’agit notamment de l' »optimisation immédiate » des technologies de traitement des eaux usées existantes, de l’installation de « technologies innovantes d’échange d’ions » pour réduire les rejets de PFAS de plus de 90% d’ici mars 2022 et de l’investissement dans des technologies supplémentaires pour éliminer plus de 99% des PFAS des eaux usées rejetées d’ici 2024.

Les 10 millions d’euros restants seront ensuite utilisés pour verser aux agriculteurs de la région un « paiement initial » dans l’attente d’un plan d’aide complet et pour la recherche sur l’assainissement et la dépollution des PFOS dans un rayon de quatre kilomètres autour de l’usine. En ce qui concerne l’assainissement, 3M paie déjà l’étude descriptive des sols en cours et reconnaît sa responsabilité dans la mise en oeuvre des mesures finales, « qui seront déterminées en coopération avec les autorités compétentes ». Les agriculteurs soutenus seront ceux qui sont touchés par les mesures dites « no regret (sans regret en français) », qui restreignent la vente de produits agricoles commerciaux. « La société travaillera avec les associations agricoles afin d’entendre les agriculteurs touchés par l’impact », ajoute la société. « En collaboration avec une organisation neutre, choisie en concertation avec le gouvernement flamand, 3M élaborera un plan de soutien financier approprié. »

3M poursuit en indiquant que le plan d’action s’inscrit, d’une part, dans le cadre des « investissements existants dans la région pour la gestion des PFAS » et, d’autre part, dans le cadre d’un « investissement global et précédemment annoncé d’environ 1 milliard de dollars pour les 20 prochaines années ». Ce dernier vise à faire en sorte que l’entreprise devienne neutre en carbone d’ici 2050, utilise 25% d’eau en moins et rejette une eau plus pure.

Quant à la transparence exigée par Zuhal Demir, 3M ajoute qu’elle a recueilli 11.000 documents demandés par le gouvernement flamand. « Il s’agit de permettre un dialogue fondé sur la science et de travailler ensemble vers un avenir qui répond aux besoins et aux préoccupations de la communauté locale, de la Région flamande et de ses mandataires politiques », conclut l’entreprise.

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