« Cela ne s’annonce pas bien », a confié lundi après-midi Katrien Degryse, représentante du Setca, à l’issue d’une réunion générale entre direction et syndicats de Thomas Cook Belgique. « La direction a dit qu’il y avait 1% de chance qu’une solution se dégage des négociations. Cela ressemblait à un discours d’adieu. » La situation est dès lors très mal embarquée, déplorent les syndicats.
Officiellement, toutes les pistes sont encore ouvertes. Un nouveau conseil d’entreprise est normalement programmé mardi après-midi chez Thomas Cook Belgique, à Gand, après une assemblée du personnel prévue vers midi, selon la CNE.
Les syndicats y attendent de recevoir des garanties sur le paiement des salaires du mois de septembre, qui doit normalement intervenir mercredi. La direction de la filiale belge a toutefois informé les syndicats que, si l’argent se trouve bien sur les comptes en banque de la société, elle ne peut y toucher car ceux-ci ont été bloqués par les banques.
Le Setca souhaite avoir de la clarté sur cette question dès ce mardi. « L’argent se trouve-t-il sur les comptes ou non? « , s’interroge Katrien Degryse. « Si ce n’est pas le cas, alors nous souhaitons que le personnel ait le choix entre travailler de manière volontaire -mais gratuite- ou reste à la maison et soit libéré de ses prestations. Disons comme un jour de vacances supplémentaire… »
Si les syndicats étaient encore relativement optimistes en début d’après-midi, ils l’étaient bien moins à l’issue d’une seconde réunion avec la direction. « Ce matin, nous étions pleins d’espoir. Maintenant, l’ambiance est tout autre », confie Els De Coster, du syndicat libéral CGSLB (ACVLB).
« Nous nous attendions à ce que la direction vienne avec des alternatives et des pistes concrètes mais ça n’a pas été le cas. Les scénarios restent vagues. Le CEO Jan Dekeyser s’est adressé au personnel. Il cherche une solution via des contacts avec d’éventuels investisseurs et partenaires mais il est assez honnête pour reconnaître que la chance de réussite est mince. Un à deux pour-cent, a-t-il dit. C’est très peu », déplore Els De Coster.
« Cette petite chance sera investiguée durant les 24 prochaines heures », complète Katrien Degryse. « Nous ignorons quelles pistes concrètes va examiner la direction. J’ai compris de leur part qu’il serait difficile de continuer les activités seuls en tant que Thomas Cook Belgique. On compte par exemple sur l’Allemagne pour l’IT et d’autres systèmes. Nous avons demandé à recevoir des explications lors du conseil d’entreprise de demain sur toutes les pistes envisagées », conclut la représentante du syndicat socialiste.
Enfin, Patrick Van Holderbeke, de la CNE (ACV), veut malgré tout rester positif. « Nous avons toujours confiance en la direction. Les intentions sont bonnes. J’ai encore le sentiment que l’on recherche des solutions. Le personnel reste également positif, bien que cela devienne plus difficile à mesure que les heures passent. Pour le moment, aucune action n’est envisagée. »
Les syndicats belges veulent des garanties sur le paiement des salaires
Les deux réunions entre direction et syndicats de Thomas Cook Belgique qui ont eu lieu lundi contenaient « peu de nouvelles encourageantes », selon une source syndicale. Une assemblée du personnel a eu lieu à 16h00 au siège social de l’entreprise, situé à Gand, avec le personnel encore présent sur place. Une seconde assemblée aura dès lors lieu ce mardi midi.
Un conseil d’entreprise s’est tenu lundi matin à Gand, au siège de la filiale belge. Les syndicats ont eu l’occasion d’y interpeller et d’interroger la direction et de leur faire part de l’inquiétude du personnel, explique Corinne Martin, secrétaire permanente CNE.
Contrairement à ce qui avait été indiqué plus tôt dans la journée, la réunion de l’après-midi ne correspondait pas à un conseil d’entreprise formel mais bien à une réunion informelle. Les représentants du personnel ont pu à nouveau relayer les sentiments des travailleurs auprès de la direction.
« On a très peu de nouvelles », déplore Corinne Martin. « Une analyse prospective est en cours quant à l’impact réel de l’annonce sur les différentes filiales de Thomas Cook, en ce compris l’allemande, dont dépend celle en Belgique. On nous a dit que la faillite n’était pas inévitable… »
Les syndicats appellent dès lors à la convocation d’un nouveau conseil d’entreprise ce mardi. Ils demandent notamment davantage de garanties sur le paiement des salaires.
Une assemblée du personnel a eu lieu lundi après-midi, à 16h00, à Gand avec le personnel encore présent. Une seconde réunion du genre y aura lieu mardi, vers midi, afin que d’autres travailleurs puissent s’organiser et s’y rendre. Plus d’informations sur le paiement des salaires du mois y seront données, de même que sur le travail de recherche de financement avec l’Allemagne, confie encore la secrétaire permanente de la CNE.
Selon la représentante du syndicat chrétien, les travailleurs ont en tous les cas « à coeur d’essayer de sauver leur emploi et gardent l’espoir dans l’attente de nouvelles plus concrètes ». Les agences devraient donc également ouvrir leurs portes normalement ce mardi, prédit-elle.