Les syndicats de l’enseignement ont décidé jeudi d’organiser un arrêt de travail dans les écoles le 30 novembre prochain à 10 heures du matin pour protester contre l’association des pouvoirs organisateurs aux négociations sectorielles ainsi que contre le projet gouvernemental dit « Robin des bois ».
Le principal point de friction concerne la modification du cadre des négociations sectorielles qui, en associant les pouvoirs organisateur à la traditionnelle concertation gouvernement-syndicats, offre aux P.O. « un droit de veto sur des parties essentielles » du cahier de revendications syndicales, selon le front commun. Le projet d’une tripartite figure dans la déclaration de politique communautaire mais n’a pas encore été traduit dans un décret. Il doit l’être, espère le gouvernement, avant la fin de l’année dans le cadre du décret programme.
En attendant, la ministre de l’Enseignement obligatoire, Marie-Dominique Simonet, a formulé ce jeudi aux syndicats et aux P.O. une proposition de compromis, passant par des négociations séparées avant que chacun se prononce sur ses compétences respectives. Mais cette proposition n’a été du goût ni des pouvoirs organisateurs le SeGEC aurait « claqué la porte » le premier- ni des syndicats. « Les positions sont diamétralement opposées », constate-t-on au cabinet Simonet. « Le compromis a été rejeté avec la même intensité de chaque côté, ce qui signifie que le chemin proposé n’était pas si éloigné d’une solution satisfaisante pour tous », commente-t-on.
Quoi qu’il en soit, les négociations sectorielles débuteront mercredi prochain, sous leur forme bipartite (gouvernement-syndicats) actuellement prévue par décret. L’autre pierre d’achoppement a trait à la réintroduction le mois dernier, par la ministre Marie-Dominique Simonet, de l’idée de mettre des écoles plus favorisées à contribution pour financer l’effort sur l’encadrement différencié au bénéfice d’écoles moins favorisées.
Ce projet avait déjà suscité au printemps dernier une forte réaction syndicale qui avait abouti à l’abandon du mécanisme prévu alors, et que d’aucuns qualifiaient de système « Robin des Bois ». Le nouveau projet est certes raboté (8 millions d’euros au lieu des 25 millions initialement prévu), mais les syndicats s’opposent sur le principe même. « L’effort concerne des moyens de fonctionnement, et aucune école n’en possède trop », soulignent les syndicats. Ils font valoir aussi le fait qu’à l’origine, le décret prévoyait qu’aucune école ne serait perdante.
Ce deuxième élément doit lui aussi être intégré dans le décret-programme de fin d’année, selon les voeux du gouvernement. L’arrêt de travail programmé pour le 30 novembre se veut un « signal fort de mécontentement au gouvernement à l’occasion de l’ouverture des négociations sectorielles ». Il consistera en une séance d’informations aux affiliés.
LeVif.be, avec Belga