Affaire Karachi: pour la première fois, un témoin cite le nom de Balladur

(Belga) Pour la première fois, un témoin interrogé dans l’enquête sur l’affaire Karachi a cité le nom de l’ancien Premier ministre français Édouard Balladur comme destinataire de rétrocommissions liées à des contrats d’armement pour financer sa campagne présidentielle en 1995, a indiqué jeudi une source proche de l’enquête, confirmant une information de Paris-Match.

Chargés du volet financier de l’enquête sur l’attentat de Karachi (15 morts, le 8 mai 2002 au Pakistan), les juges Renaud van Ruymbeke et Roger Le Loire travaillent sur l’hypothèse de commissions versées en marge de contrats d’armement, qui auraient donné lieu à des rétrocommissions pour financer la campagne d’Édouard Balladur en 1995. Proche de Nicolas Sarkozy, Thierry Gaubert, mis en examen dans ce dossier, avait ouvert, le 2 mai 1995, un compte et un coffre-fort en Suisse, à la banque Safdie, à Genève, selon l’hebdomadaire. « Thierry avait gardé de l’argent en Suisse sur ce compte et ce coffre pour Nicolas Bazire (directeur de cabinet d’Édouard Balladur) et aussi pour Édouard Balladur. C’est ce que Thierry m’avait dit à l’époque, qu’il allait chercher en Suisse de l’argent de Bazire et de Balladur », a déclaré le 25 juillet aux enquêteurs Hélène de Yougoslavie, ex-épouse de Thierry Gaubert, selon un extrait de PV d’audition. Fin 2011, Hélène de Yougoslavie avait déjà accusé Thierry Gaubert et l’homme d’affaire franco-libanais Ziad Takieddine de se rendre en Suisse pour y récupérer des « sacs » d’argent liquide qu’ils remettaient à Nicolas Bazire, qui fut directeur de campagne d’Édouard Balladur, Premier ministre de 1993 à 1995. L’entourage d’Édouard Balladur a indiqué ne pas vouloir faire « de commentaire sur des allégations ridicules ». (JAV)

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