Vanackere, « allié objectif » des banques contre la transparence

(Belga) « Le ministre belge des Finances Steven Vanackere – coalisé avec l’ensemble de ses homologues européens au sein du Conseil – s’oppose vivement à une plus grande transparence des banques en Europe », dénonce l’eurodéputé Ecolo Philippe Lamberts, dans un communiqué diffusé lundi. Il appelle le ministre à justifier sa position.

Les Etats membres et le Parlement européen négocient actuellement une directive sur la capitalisation des banques (dite « CRD4 »), dans laquelle se sont invitées plusieurs dispositions emblématiques, notamment sur les bonus et sur la transparence des comptes. Une majorité d’eurodéputés demandent que les banques soient obligées de diffuser, pour tous les pays où elles sont actives, des détails de leurs activités, en particulier les profits, les impôts payés et les subventions reçues. Actuellement, les comptes ne sont publiés que de manière consolidée, au niveau du groupe. Cette demande s’inscrit dans une exigence plus large de transparence à l’égard des multinationales. Dans le cadre d’une autre directive, le rapportage pays par pays sera imposé à toutes les sociétés du secteur extractif, en raison de son importance pour les pays en développement. Mais des ONG et partis politiques voudraient généraliser cette obligation. Pour Philippe Lamberts, la négociation de la directive CRD4 est l’occasion de l’imposer au secteur bancaire. Mais selon lui, « pour défendre l’indéfendable, M. Vanackere et ses homologues européens s’appuient sur des arguments fallacieux ». Les Etats membres avancent notamment que la transparence relèverait du domaine fiscal, une matière où le Parlement européen n’est pas codécideur. Or, rétorque le député, il s’agit seulement de rendre publiques des informations, pas de déterminer le niveau d’imposition. « Tout porte à croire qu’en s’opposant à plus de transparence bancaire, le Conseil doit avoir certainement quelque chose à cacher ou des intérêts à protéger. Il est néanmoins encore temps pour M. Vanackere d’infléchir radicalement sa position. Il lui sera en effet très difficile d’expliquer aux citoyens belges pourquoi, après 6 années de crise bancaire, il serait politiquement souhaitable d’entretenir l’opacité bancaire », conclut-il. (WAE)

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire