Un pavillon du Saint-Siège pour la première fois à la Biennale de Venise

(Belga) Le Saint-Siège aura un pavillon, sur le thème de la Création, à la prochaine Biennale d’Art de Venise, une initiative sans précédent pour « retisser le rapport endommagé mais pas du tout mort » entre foi et art.

C’est ce qu’a annoncé mardi le cardinal Gianfranco Ravasi, « ministre » de la Culture du pape, et grand artisan de ce projet, sur lequel il travaille depuis 2009 mais qui aboutit seulement aujourd’hui, après incertitudes et retards successifs. A partir du 1er juin et pendant six mois, le Saint-Siège exposera sur 500 m2, à l’Arsenal de Venise, un ensemble d’oeuvres pour un coût prévisionnel total « bas » de 750.000 euros, totalement couvert par les sponsors, se sont félicités le cardinal et le directeur des Musées du Vatican Antonio Paolucci, artisans de ce projet très important pour l’Eglise. Les douze premiers chapitres de la Genèse ont été proposés à l’inspiration libre d’artistes contemporains sur le tryptique « Création, dé-création, re-création ». « Ce n’est pas un art avec une signification liturgique », a tenu à souligner le cardinal italien. Selon lui, il s’agit de faire réfléchir sur « le lien entre les messages religieux et l’art », sur un texte commun au christianisme et au judaïsme qui parle aux croyants de toutes les religions, aux agnostiques et aux athées. Les oeuvres des artistes sélectionnés, qui ne sont pas tous pratiquants, communiquent entre elles: « Création » -qui relate la création du monde et des êtres vivants, dont l’homme et la femme- a été confié à un groupe d’artistes italiens, le Studio Azzurro. « Dé-création » (allusion au « Déluge », à la première guerre entre hommes, « Caïn et Abel ») raconte « la destruction éthique et matérielle » par l’homme qui « s’oppose » au projet de Dieu: un thème que l’Eglise juge très contemporain et pour lequel le célèbre photographe tchèque Josef Koudelka, qui avait photographié les chars russes à Prague en 1969, a été choisi. Enfin « Re-création » est l’oeuvre de l’Américain d’origine australienne Lawrence Carroll, dont l’oeuvre redonne vie à des matières de récupération, pour donner le sens d’un nouveau départ, comme celui d’Abraham raconté dans la Genèse. (Belga)

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