© Belga

Vacciner les moustiques pour combattre le paludisme

Chaque année dans le monde, deux millions de personnes décèdent du paludisme, cette maladie transmise par les moustiques. Des chercheurs américains ont peut-être trouvé la solution à ce fléau : le moustique génétiquement modifié.

Qu’est-ce que le paludisme ?

C’est une maladie infectieuse transmise à l’humain par le moustique. En piquant, la femelle du moustique anophèle transmet le parasite à l’organisme humain. Celui-ci transite alors par le foie et s’y multiplie pour atteindre le sang. S’en suivent, l’anémie, la fièvre,… et souvent la mort. A noter qu’il existe en moindre mesure des cas de paludisme bénin. En tout, la maladie concernerait 40% de la population mondiale. L’Afrique subsaharienne est la région la plus touchée du globe.

C’est en 1880 que le Français, Alfonse Laveran, prix Nobel de médecine, a découvert les causes du paludisme. Aujourd’hui, « avec le VIH et la tuberculose, le paludisme est l’un des principaux problèmes de santé publique menaçant le développement des pays les plus pauvres », indique l’ONG Rock for Malaria (RMB) sur son site.

Outre-Atlantique, des scientifiques de l’Université d’Arizona ont publié des résultats porteurs d’espoirs pour l’éradication de cette maladie infectieuse. Ils ont réussi, par des manipulations génétiques, à immuniser certains moustiques contre la malaria (autre nom donné au paludisme). Faisant appel aux techniques de biologie molécuaire, ils ont opéré en trois temps.

D’abord, ils ont conçu un « morceau » d’information génétique et l’ont ensuite inséré dans le génome des moustiques. Enfin, ce même génome a été injecté dans les oeufs des insectes. Résultat : de ces coquilles sont sortis des moustiques génétiquement modifiés résistants au parasite. Pour être certain de l’efficacité du « vaccin », les chercheurs ont nourri leurs cobayes de sang infecté par le paludisme. Les insectes ont bel et bien résisté.

Mieux, l’immunité est transgénérationnelle puisque la descendance de ces premiers mutants, est elle-même porteuse de l’information génétique modifiée et donc immunisée. A terme, l’équipe du professeur Michael Rhiele, espère remplacer intégralement la population de moustiques anophèles naturels par leurs « mutants ».

En 2000 déjà, l’équipe du Professeur Andrea Crisanti de l’Imperial College London, avait réussi à modifier l’information génétique des moustiques. Mais la pérennisation de l’immunité était alors toujours infructueuse. Lorsque les moustiques immunisés et infestés s’étaient reproduits, la maladie avait repris le dessus.

Eve Boidron

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire