© Capture d'écran NASA

Un vaisseau spatial russe est en chute libre vers la terre, suivez sa trajectoire en direct

Caroline Lallemand
Caroline Lallemand Journaliste

La Russie a perdu contact avec son cargo spatial russe Progress M-27 M, chargé de ravitailler la Station spatiale internationale (ISS). Mercredi, il a entamé sa chute vers la Terre, a annoncé un responsable spatial russe à l’AFP. Il est possible de suivre sa trajectoire en ligne.

Le vaisseau spatial russeProgress M-27 M a été mis hors de contrôle suite à plusieurs interruptions de communication avec les équipes au sol, après son lancement mardi par une fusée Soyouz du cosmodrome de Baïkonour. Il ne transportait pas d’équipage mais du matériel scientifique et des produits de première nécessité, comme de l’eau ou de la nourriture. Actuellement privé de propulsion, il ne peut plus émettre, ni recevoir de données télémétriques. L’engin tourne sur lui-même à une vitesse de 360 degrés toutes les cinq secondes. Le responsable spatial interviewé par l’AFP explique : « Il est impossible de dire quand exactement le cargo retombera sur Terre, cela dépend de beaucoup de facteurs. Mais la chute s’effectuera dans des conditions incontrôlables. »

Les contrôleurs de vol essaient de rétablir la liaison avec le vaisseau mais, selon Thomas Reiter, de l’agence spatiale européenne, si les liaisons ne sont pas rétablies, l’engin devrait tomber sur Terre au maximum dans une semaine et demie, soit entre le 7 et le 11 mai. Sa perte ne créera pas de problème pour les six membres d’équipage de l’ISS, qui disposent de plusieurs mois de réserves et devraient pouvoir tenir jusqu’au prochain ravitaillement en juin. Trois à quatre cargos de ce type sont envoyés chaque année vers l’ISS.

Une chute à du 7,5 km par seconde

Sur le site N2yo.com, spécialisé dans l’observation des satellites, il est possible de suivre la trajectoire du cargo. Le site fournit l’information qu’il survole la Terre à toute vitesse, à 7,5 km par seconde (25 000 km/h), traversant successivement et sans relâche l’Océan indien, le Pacifique, l’Atlantique et avalant les continents à une allure effrenée. Ce mercredi 29 avril, après être remonté vers le Nord, le long de la côte est des Etats-Unis, il est passé au dessus de l’Atlantique pour s’ approcher de l’Europe. Il a aussi survolé en moins d’une minute une partie de la France en fin d’après-midi, sur une ligne tracée entre Amiens et Strasbourg. Il est ensuite repassé quelques minutes plus tard au dessus des Pyrénées atlantiques. Il était ce matin à moins de 200 km d’altitude.

Toutes ces données sont évidemment très fluctuantes. Où et quand tombera précisément le cargo est donc impossible à prédire avec précision. Des débris pourraient tomber sur terre car le cargo est censé se désagréger lors de son entrée dans l’atmosphère vu qu’il ne posséde pas de bouclier thermique comme les vaisseaux habités. L’opération est d’ordinaire gérée à distance mais dans ce cas-ci, elle se déroulera dans des conditions totalement aléatoires. Même si la planète est recouverte majoritairement d’océans, des dégâts sont toujours envisageables.

Les experts se veulent toutefois plutôt rassurants. Michel Tognini, astronaute français, interrogé par BFMTV avance: « En général, sur un vaisseau de la sorte, tout brûle complètement lors du passage dans l’atmosphère, sauf les parties du moteur, qui est assez important, construit dans un métal lourd. Il y a un risque pour les avions, mais la trajectoire de rentrée des débris sera connue. On pourra donc prévenir les avions, les bateaux, mais aussi les éventuelles populations.« 

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