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Un nuage de cendres planera sur la Belgique vendredi matin

Fumées, cendres et dioxyde de soufre vont survoler le Benelux demain matin. Les premières mesures de précaution sont amorcées. Dès 16h30 aujourd’hui, l’espace aérien belge sera complètement fermé. Face à de potentiels pics de pollution, les spécialistes s’inquiètent de la santé des plus fragiles.

Un nuage de cendres s’avance doucement mais surement. Mercredi dernier, l’explosion du volcan Eyjafjallajokull en Island a laissé jaillir de nombreuses particules à 10 kilomètres d’altitude au-dessus de l’île. Aujourd’hui, un anticyclone pousse cette nuée de polluants vers le Benelux. « Aucune région ne sera épargnée et le nuage devrait se déplacer à 2 ou 3 kilomètres d’altitude » explique Olivier Brasseur, attaché scientifique à la Cellule Interrégionale de l’Environnement (CELINE – IRCEL).

Face à cette alerte au smog, les premières mesures de précaution ont été mises en place. Dès 16h30 aujourd’hui, l’ensemble de l’espace aérien va être totalement bloqué jusqu’à nouvel ordre. Brussels Airlines, compagnie aérienne belge, propose donc une modification gratuite de leur réservation voire même un remboursement des billets.

Des particules fines en suspension

Ces aérosols volcaniques sont essentiellement constitués de fumées, cendres et dioxyde de soufre. A l’heure actuelle, les spécialistes ne prévoient pas d’influence sur la couche d’ozone stratosphérique qui nous protège du rayonnement ultra-violet. En revanche, ces émanations volcaniques pourront toutefois réduire temporairement l’intensité lumineuse. Le passage du nuage étant prévu pour demain matin, cette absorption pourra même donner lieu à des modifications de couleur au lever du soleil.

« L’impact sur la qualité de l’air reste encore incertain, mais il y aura certainement des modifications climatiques d’ici quelques mois », déplore Olivier Brasseur. En effet, il ajoute que : « Les conséquences seront bien moins importantes qu’en 1991, lors de l’explosion du Pinatubo. A la suite de l’éruption de ce stratovolcan, la Terre avait connu en moyenne un refroidissement de 0.6°C pendant près de trois ans ». Cette fois-ci, bien que les données restent encore vagues, la situation est moins critique. Les conséquences seront moindres assure le spécialiste.

Des risques pour la santé

Le nuage pourrait amener un supplément de polluants, alors que la qualité de l’air est déjà moyenne en Belgique. Telle est la crainte d’Olivier Brasseur et ses confrères.
Si la concentration en particules fines se confirme, les voies respiratoires pourront être endommagées. Les personnes présentant déjà des problèmes au niveau respiratoire, comme les asthmatiques, ainsi que les enfants en bas âge et les personnes âgées seront particulièrement sensibles au risque. Pour les cas les plus sérieux, la probabilité d’accidents cardiovasculaires n’est pas à exclure.
Sachant que « le dixoxyde de soufre et les particules très fines peuvent se déplacer sur des milliers de kilomètres », signale Olivier Brasseur, CELINE conseille aux personnes à risque d’éviter de sortir et de fermer les fenêtres pendant la nuit, le temps que le nuage s’évacue.

Cette après-midi, CELINE, SPF Santé publique et la Direction Générale Centre de Crise se réunissent. A l’issue de leur discussion, ils communiqueront à la population les mesures de prévention à d’adopter. Si conseils il y a, les informations seront diffusées au plus vite.

Sarah Bourhis, avec Belga

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