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Trois fois plus de cancers de la thyroïde en 10 ans en Belgique

Notre pays ne dispose cependant pas d’assez de données pour démontrer qu’il s’agit de cancers liés à la radioactivité.

« Il est grand temps de mener en Belgique une étude épidémiologique longitudinale sur les causes de la hausse des cancers », estime André Bodson, endocrinologue (groupe Chirec), pour qui aucune donnée médicale sur l’impact sanitaire du nucléaire n’est actuellement exploitable.

Les statistiques du Registre du Cancer montrent, en dix ans, une multiplication par trois du nombre de cancers de la thyroïde, cancer le plus fréquemment lié à la radioactivité (694 nouveaux cas en 2006 contre 237 en 1996). La mauvaise qualité des données ne permet pas de remonter plus loin mais la hausse est constante depuis vingt ans, observe le spécialiste.

Selon le docteur Bodson, le drame de Tchernobyl en 1986 n’explique pas à lui seul cette hausse (des éléments toxiques et chimiques plus proches de chez nous sont à prendre en compte) mais on ne peut pas non plus l’exclure totalement puisqu’aucune étude épidémiologique longitudinale n’a été menée à ce sujet.

« Il faudrait recouper plusieurs facteurs comme l’identification des populations, le type de cancer de la thyroïde, la fréquence de chaque forme, le métier des malades, leurs coutumes alimentaires, etc. afin de disposer de données valables », souligne le docteur Bodson qui appelle la ministre de la Santé, Laurette Onkelinx, à instaurer une procédure d’enregistrement des cas de cancers thyroïdiens.

« Une étude au niveau national ne pourrait être menée que si un risque fédéral était soupçonné mais rien n’empêche de faire intervenir différents organismes existant au niveau régional et/ou fédéral », conclut le spécialiste.

Le Vif.be, avec Belga

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