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Pourquoi le bâillement est-il contagieux ?

Lorsqu’on voit quelqu’un bâiller, on se met presque automatiquement à bâiller. Ou pire. Le simple fait d’y penser peut enclencher le mouvement si caractéristique de la mâchoire qui s’ouvre. Pour l’instant trois hypothèses circulent pour expliquer le phénomène. Aucune n’avait pour l’instant débouché sur une étude concrète. Ce qui a poussé des scientifiques à faire une expérience sur les tortues.

Trois hypothèses circulent sur les raisons d’une contagion du bâillement. La première prétend qu’il s’agit d’un simple réflexe mécanique, la seconde d’un mimétisme inconscient et la troisième se base sur l’empathie (aptitude à se mettre à la place des autres).
Pour être certaine qu’il ne s’agissait pas d’un simple réflexe mécanique, une équipe de scientifique a décidé de vérifier ce postulat avec une espèce dénuée de la capacité de mimétisme ainsi que de l’empathie. L’espèce choisie fut la tortue charbonnière à pattes rouges.

Cet animal a un cerveau à la capacité restreinte et bâille de façon évidente. Pour que l’expérience soit un succès, il a fallu entraîner une des tortues à bâiller sur commande. Ce qui a pris six mois à l’équipe. L’expérience ne fut pourtant guère concluante puisque les tortues bâillaient bien en retour de temps à autre… mais pas plus souvent qu’à l’ordinaire. La théorie du simple réflexe miroir pourrait, si on en croit cette étude, donc être rejetée. Les scientifiques qui ont publié cette étude dans le numéro d’août de Current Zoology ont reçu un Ig Nobel, prix Nobel parodique qui distingue les recherches les plus improbables.

Pour les scientifiques que ça tente, il reste néanmoins les deux hypothèses du mimétisme inconscient et l’empathie à vérifier. Dans l’attente d’une nouvelle étude, la question de la contagion du bâillement reste donc un mystère.

Trois étapes et une énigme

Un bâillement se décompose en trois étapes : une longue inspiration suivie d’une courte apnée de plus ou moins une seconde, durant laquelle parfois on entend moins bien à cause de la contraction des muscles, qui se termine par une expiration très rapide qui peut stimuler les glandes lacrymales. D’un point physiologique on sait donc comment cela se déroule. Ce qui reste par contre un mystère, c’est ce qui cause le bâillement lui-même. Même si, comme l’avancent certaines théories, le bâillement agissait comme un stimulant ou servait à relancer l’oxygénation cérébrale, il est à ce point complexe qu’il reste en réalité une énigme.

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