Les étudiants sont beaucoup moins déconcentrés lorsqu'ils travaillent avec des supports papier. © iStock Photos

Les jeunes préfèrent toujours lire sur des supports papier

Stagiaire Le Vif

Une linguiste américaine montre que les jeunes nés après l’invention du web privilégient encore le papier au numérique. Voici pourquoi.

C’est dans son dernier livre, « Words Onscreen : The Fate of Reading in a Digital Word », publié début février, que Naomi Baron, spécialiste de la communication digitale, expose un étonnant paradoxe : malgré l’incessant développement des technologies numériques, les jeunes préfèrent lire et étudier sur des supports papier. Seulement 9 % de ces  » Digital Native » achètent leurs manuels scolaires en version électronique, rapporte The Washington Post . Quelles en sont les raisons ?

Selon le quotidien américain, l’explication la plus avancée réside dans le fait que « le papier capte l’attention bien plus longtemps ». En effet, les internautes ne restent en moyenne qu’une minute sur la même page web, et seuls 16 % d’entre eux lisent réellement tous les mots.  » J’intègre beaucoup moins vite la matière si j’étudie sur un ordinateur « , assure une étudiante, interrogée par Naomi Baron.

« Et puis, on est plus facilement déconcentrés en travaillant avec un PC « , épingle un autre jeune. Dans 90 % des cas, l’étudiant en profite alors pour vaquer simultanément à d’autres occupations. « C’est vrai qu’on est trop distrait », avoue encore l’un d’eux. « Quand j’ai fini un paragraphe, je vais faire un tour sur les réseaux sociaux. Du coup, trois heures après, je n’ai toujours pas terminé mon texte. »

Enfin, le format papier offre l’opportunité d’ajouter plus aisément ses propres notes dans la marge, voire sur le texte lui-même.

Quand privilégier le numérique ?

D’après l’étude de Naomi Bacon, les « Digital Native » qui fonctionnent uniquement avec le numérique le font principalement pour des motifs financiers. Le coût des manuels scolaires s’avère effectivement assez élevé. Un rapport du U.S. General Accountability Office montre qu’aux États-Unis, les prix ont grimpé de 82 % entre 2002 et 2012.

« Nous nous trouvons donc moins devant une véritable révolution qu’une évolution somme toute logique », conclut la linguiste. « Preuve en est que, dans les Campus, la plupart des étudiants ont encore des sacs à dos avec, à l’intérieur, des livres. Ce qui ne les empêche pas de jeter un oeil à Facebook pendant les cours… » (A.V.)

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