Décollage de Soyouz, Kourou, 2011 © Belga Image

Le contact avec le nanosatellite Oufti-1 reste rompu

Sans signe de vie du nanosatellite Oufti-1, développé par l’université de Liège (ULg), depuis le 7 mai, le Pr Gaëtan Kerschen, membre du département aérospatial mécanique de l’ULg, a confié à l’agence Belga mardi que même s’il était assez pessimiste, « tout espoir n’est pas perdu ».

Depuis le 7 mai, la balise de code Morse de Oufti-1, dont les transmissions étaient jusque-là reçues avec succès sur Terre par de nombreux radios-amateurs, est devenue silencieuse. L’équipe du projet aérospatial liégeois a alors multiplié les tentatives mais le satellite n’a répondu à aucune de celles-ci. « Du jour au lendemain, nous n’avons plus eu de contact avec Oufti-1« , explique le Pr Gaëtan Kerschen. « Nous avons essayé de lui envoyer des télécommandes à partir de la station sol principale à l’Université de Liège. Nous avons répété ces essais pendant plusieurs semaines mais la balise Morse a continué à rester silencieuse.« 

Le 3 juin, l’équipe a décidé d’envoyer des télécommandes à partir d’une autre station sol (Von Karman Institute for Fluid Dynamics) située près de Bruxelles. Oufti-1 (acronyme pour Orbital Utility For Telecommunication Innovations) n’a répondu à aucune de ces télécommandes. Plusieurs hypothèses sont plausibles afin de déterminer la nature du problème rencontré par le nanosatellite, conçu à l’origine pour avoir une durée de vie opérationnelle d’environ deux ans. « Depuis la Terre, il est compliqué d’avancer des explications précises« , confirme le Pr Gaëtan Kerschen. « Des dommages sur l’électronique à la suite des radiations solaires ou bien le dysfonctionnement d’un composant durant le comportement d’Oufti-1 en orbite sont les hypothèses les plus probables. Une remise à zéro (un reboot) des systèmes de bord pourrait rétablir les communications mais nous n’avons eu aucun signe de cette opération. A présent, nous avons tout essayé, il faut espérer un réveil…« 

Malgré ce problème technique qui pourrait signifier la fin d’Oufti-1, le projet a atteint ses principaux objectifs. « A la base, il s’agissait d’abord d’une expérience éducative« , indique le Pr Gaëtan Kerschen. « Le lancement d’Oufti-1 à bord de la fusée Soyouz était déjà un succès. Nous sommes également satisfaits de son fonctionnement pendant près de trois semaines. Bien sûr, l’équipe est un peu déçue suite à la perte de signal mais cela reste une belle aventure. L’ULg pense déjà à un éventuel Oufti-2.« 

Oufti-1, équipé d’une multitude de technologies de pointe (panneaux solaires, batterie avec régulation technique, système de télécommunication, etc.), a été mis en orbite afin de remplir deux missions. La première était de servir de relais dans l’espace pour les radio-amateurs utilisant le système de télécommunication numérique D-STAR. La seconde était de tester de nouvelles cellules solaires à haut rendement.

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