© Teresa Sdralevich

Invention : l’extincteur qui utilise le son pour venir à bout des flammes

Stagiaire Le Vif

Deux étudiants américains ont développé un  » sac à dos extincteur  » qui permet d’éteindre les flammes grâce à des ondes sonores à basse fréquence.

Éteindre un feu en utilisant du son, c’est possible. Deux étudiants américains ont développé ce projet, rapporte Libération. Ils sont étudiants en ingénierie à l’Université de George Mason (États-Unis). Viet Tran et Seth Robertson ont mis au point un genre de sac à dos un peu spécial. C’est en fait un extincteur qui est capable d’éteindre le feu grâce à l’émission d’ondes sonores à basse fréquence.

Le processus est entièrement « eco-friendly », assure Mother Nature Network. L’extincteur révolutionnaire n’utilise en effet ni eau, ni produit chimique, ni gaz, mais bien du son, confirme Maxisciences. Les ondes sonores étouffent les flammes. Selon Viet Tran, interrogé par le Huffington Post, les sons utilisés, à basse fréquence, ressemblent un peu à de la « basse boum boum » qu’on entend dans les musiques hip-hop. Il ajoute avec humour : « Les rappeurs comme 50 Cent pourraient ainsi probablement éteindre un incendie ». Cette rythmique particulière sépare en fait l’oxygène du carburant en feu. Or, pour fonctionner correctement, un feu a besoin d’oxygène.

Une application d’un procédé déjà connu

Cet objet, réalisé par les deux hommes dans le cadre de leur projet de fin d’études, a été inspiré par des travaux qui existent déjà dans ce domaine et qui ont été imaginés par la Darpa (Defense Advanced Research Projects Agency). Cette agence américaine avait déjà démontré que l’émission de basses fréquences sonores avait le pouvoir de disperser les flammes, de baisser la température de celles-ci pour finir par en stopper complètement la combustion. Cependant, aucune mise en application concrète du procédé et de la découverte n’existait jusqu’à aujourd’hui. Le projet des étudiants va donc ici beaucoup plus loin dans la réalité.

« Ma première impression, c’était que ça ne fonctionnerait jamais », a confié Brian Mark, le professeur qui a suivi et supervisé les étudiants dans leur projet. « Certains élèves prennent un chemin sûr, Viet et Seth ont pris l’option à haut risque ». Peu de gens croyaient en leur projet et beaucoup s’attendaient un échec. 600 dollars d’investissement (environ 550 euros) et quelques tentatives ratées plus tard, leur travail final a enfin vu le jour : un dispositif sonore anti-incendie, efficace pour combattre les flammes et miniaturisé, donc facile à utiliser même pour des particuliers.

Des particuliers aux astronautes

Si la Darpa n’avait pas été plus loin que l’idée, les étudiants n’ont pas hésité à imaginer le plus d’applications possibles pour leur invention, même les plus loufoques. En plus du « sac à dos extincteur », ils ont également imaginé une cuisinière qui serait équipée du même système d’extinction des flammes par de basses ondes sonores pour lutter contre les feux de graisses qui interviennent parfois lors d’une cuisson. Mais Tran, le plus visionnaire des deux, rêve plus grand. Il va jusqu’à imaginer des drones qui pourraient survoler les incendies au plus près des flammes pour aller les éteindre, à l’instar des canadairs, évitant ainsi tout risque pour les vies humaines. Et il va même encore plus loin : « Les incendies sont un grave problème dans l’espace. Lorsque vous vous servez d’un extincteur, son contenu se répand partout alors qu’il est possible de diriger des ondes sonores en apesanteur. » Cela pourrait donc même servir aux astronautes par exemple, puisque les ondes sonores ne sont pas touchées par la gravité.

Plusieurs tests sont encore nécessaires et il faut voir si le dispositif fonctionne sur tous les types d’incendies. De plus, un feu éteint peut reprendre, il faut s’assurer que le système empêche que cela se produise. Mais le projet n’en reste pas moins révolutionnaire et prometteur. La demande de brevet provisoire déposée pour cette invention donne à Viet et Seth un an pour faire connaitre leur produit. Ils doivent également effectuer une étude de marché et déterminer si le brevet vaut la peine d’être reconduit.

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